Hivernal
Les fleurs bien vite ouvertes aux rosés du matin
Les prés aux herbes grasses bordant tous les chemins
Tout se ferme, se prépare, se couvre d’un blanc nacré
Les temps des floraisonsest maintenant terminé
Une brume fine et perçante aux reflets argentés
S’étend sur les prairies, laissant mourir l’été
Lentement l’air devient froid, de venteuses lames balayent
Les terres couleur de craie où le gel s’éveille
Le monde tout entier s’enveloppe d’une blanche livrée
A mesure que s’effacent les traces des étés
Tous les rêves se figent, éteignent leurs étoiles
Les anges qui les animent s’effacent sous de voiles
Le Temps inattaquable lui même perd vie
Le rythme de ses auguilles sur son axe faiblit
Un froid et long hiver amène sa tétanie
Même l’astre du jour se fait lumière de nuit
Devant un grand palais un gardien s’est posté
Barrant le seul accès de ses ailes déployées
Il attend patiemment que sa reine s’éveille
Dans la demeure de glace où son coeur sommeille.