La malédiction de la mort
Si solitaire en mon royaume
Ange de la mort abandonné
Sans une compagne pour m’épauler
De chagrin, j’entaillais ma paume
Sept gouttes au sol churent
Sept larmes s’y mêlèrent
Sept enfants se formèrent
Naissant ainsi de ma blessure
Les années les embellirent
Splendides filles au teint bleuté
Fiers garçons durs comme l’acier
Devirent curieux de leur avenir
Le royaume se fit trop étroit
Cantonnés à la nuit et l’ombre
Mes beaux enfants devenaient sombres
Voulaient le jour sortir du froid
Ne voulant pas les voir souffrir
Je leur ouvris l’air extérieur
Leur demandant serment de cœur
Cycliquement de revenir
Leur fis cadeau de beaux bijoux
Colliers pierre sombre et or mêlés
Pour mes filles, princesses ailées
Anneaux sanguins pour mes fils loups
Leur fit promettre de les garder
Tant qu’à l’extérieur vivraient
Au risque de perdre ce qu’ils étaient
Et à jamais de m’oublier
Les promesses à l’aurore s’envolèrent
Mes enfants s’intégrèrent aux humains
Les bijoux dès qu’ôtés pour le bien
Aussitôt loin de moi les lièrent
Le chagrin, l’isolement m’éprouvèrent
Je sortis au grand jour, malheureux
La lumière me brûla les yeux
Je deviens fou, errant, en colère
L’amnésie emporta ma mémoire
Je semai terreur, chaos et mort
De ce monde je faisais ce que j’abhorre
Perdu, une ombre, un cauchemar
Aujourd’hui semble enfin revenir
Le jour où je les trouverais
Mes enfants que seuls je chérissais
En les perdant je crus périr.