Golem
Comme l’étrange oiseau dont elles se font l’image
Mes pensées virevoltent jusqu’au creux des nuages
Où elles se font un nid tressé de plumes et d’encre
Pour plonger dans vers les songes, enfin y jeter l’ancre
Alors elles prennent forme, se vêtent de matière
Usant de leur Vouloir sur le monde éphémère
Puisant de secrètes forces dans les mots façonnés
Par l’imprudent auteur qui voulu les nommer
Elles génèrent eau ou feu, tempêtes impétueuses
Typhons étourdissants, pluies de cendres bourbeuses
Ou aubes lénifiante, temps clément, apaisé
Par le lent bercement d’une nature épargnée
Parfois elles font souffler des vents fous et furieux
Me tourmentent et m’infligent mils tours malicieux
Repoussant ma raison vers le grand précipice
Que l’on nomme Folie, Destruction et Supplice
Là elles me manipulent telle une marionnette
Me jettent d’un pied sur l’autre, sinistre girouette
M’entrainant dans une danse infernale, puis, lassées
M’abandonnent à mon sort, comme un jouet cassé.