Osiris
D’un regard innocent au seuil d’une nuit d’été
Une déesse aux yeux fauves soudain m’a subjugué
En un battement de cils mon âme me fut volée
Dans un profond silence mon cœur a explosé
Les débris de mon être furent dispersés aux vents
Laissant dans ma poitrine les ténèbres et le vide
Des émotions sans bornes, sans chaînes qui les brident
Déchainant les tempêtes, causes de mils tourments
Ces maux incontrôlables tourbillonnent depuis lors
M’agitant, m’éprouvant chaque jour, chaque nuit
Dans un manège sans fin, ils consument ma vie
Epuisant un peu plus les fibres de ce corps
En vain j’ai essayé de les amadouer
Etranges nués d’insectes désirant m’asservir
Je les ai muselés pour mieux les retenir
Mais chaque instant je lutte pour pouvoir les dompter
Mes cellules sont hantées par cet organe manquant
Partout, à chaque secondes elles croient le percevoir
Dans le pli d’un visage, dans l’ombre d’un regard
Toujours elles poursuivent ces illusoires fragments
Et moi, pauvre pantin aux rouages brisés
En tous sens j’oscille, pris entre deux mouvements
La mémoire de mon être s’oppose aux sentiments
Secouant tous mes membres d’ondes désordonnées
Voici en peu de mots mon calvaire éternel
Marionnette sans âme, au cœur désagrégé
Cherchant les pièces manquantes pour me réassembler
Et faire taire les tourments de mon enveloppe rebelle.