Coquille vide
Je suis seul, isolé, sur un ilot de pierre
Une main squelettique me serre soudain le cœur
D’anciens maux, des regrets éveillent ma douleur
Perdu dans une contrée trop inhospitalière
C’est en désert de ruines battu par les tempêtes
Où peur et abandon gouvernent les sentiments
Dans un chaos terrible où dominent les tourments
Balayant toute idée ou solution concrète
Les doutes, la mésestime y croissent à foison
Pompant toute énergie pour distiller leur sève
Et répandre leur poison sans faiblir et sans trêve
Brisant toute résistance, piétinant l’illusion
Une spirale infernale serpente vers l’abysse
Où disparaissent la joie, le bonheur et l’espoir
Ne laissant à l’esprit aucune échappatoire
Dans un cauchemar sans fin où les rêves s’assombrissent
Tout semble s’avilir, mourir, se consumer
Dans la bouche finale d’un absolu néant
La plus infime pensée s’abyme en un instant
Au cœur de cette absence où meurt l’éternité
Aspiré par ce gouffre à l’insatiable faim
Dans mon corps s’éteint toute étincelle de vie
Et tout mon être sombre dans ce vide honni
Perdant toute substance dans une chute sans fin.