A venir
Lorsque le temps sera passé
Que nos étreintes seront glacées
Quand se faneront nos souvenirs
Les sourires deviendront soupirs
Quand l’affection tu n’auras plus
L’amour alors sera perdu
Restera la tristesse immense
Le chagrin pour rappeler l’absence
La vie, le sang seront figés
Et l’esprit au néant voué
Le bonheur, la joie prendront fin
Viendront les nués du Destin
L’âme rejoindra l’obscurité
Le corps tombera, siège déserté
Par une conscience affaiblie
Alors l’enfer aura conquis
Les territoires de la bonté
Seront meurtris, annihilés
L’être aux ténèbres sera rendu
Par la douleur brisé, déchu.
Recherche l’amante
La nature en liesse chante le grand matin
Je dois dés mon réveil reprendre mon chemin
Un navire m’attend au port des vieux devins
Je m’en vais retrouver l’amour parti au loin
Le soleil au lever darde ses rayons d’or
Les brumes du sommeil doucement quittent mon corps
La route qui m’attend demande tant d’efforts
Chaque jour se lever et repartir encor
Je parcours les terres depuis maintenant longtemps
J’ai vu tant de misère, de tristesse, de déments
Je me demande encor comment je suis vivant
Au loin, en bord de mer mon amour m’attend
Mais voila l’horizon et l’océan bleuté
Révèle maintenant les terres que j’ai tant recherchées
Mon amour est partie, de l’attente lassée
Et par delà l’Ether Charon l’a emportée.
Amants
Une lame mils fois maudite
D’un sang pur entaché
Une histoire tant écrite
Qu’elle en est presque usée
Une lune au teint roussi
Eclairant le chemin
La douleur en un cri
Accuse le destin
Bien triste est l’amour
Qui conduit à la mort
L’esprit qui vit toujours
Pleure la perte d’un corps
Les amants séparés
Par un tragique sort
Pourront se retrouver
Et puis s’aimer encor
Car l’attente est bien brève
Et bien longue à la fois
Pour celui qu’on achève
De l’existence las.
Destin
Pourquoi un être doit-il tant souffrir
Nous rappelant à chaque instant que nous allons mourir
Pourquoi l’esprit est-il torturé
Par tant d’espoirs et de pensées
La vie n’est-elle que douleurs
N’existons nous que dans le malheur
Est-ce seulement pour apprécier
Les rares instants de bonheur, apaisés
Qui a donc conçu cette subtile torture
Un corps qui du temps subit la morsure
Une âme qui souffre de toute émotion
Qui finit par en perdre la raison
Peut-on souhaiter un jour le repos
Cesser enfin de s’écorcher la peau
Dormir d’un sommeil éternel
Libérer notre âme immortelle.
L’envol
Mon ange, déploie tes ailes
Entend du royaume des airs l’appel
Envole toi vers les sphères de l’esprit
A tir d’ailes dans l’espace infini
L’amour et sa magie vont très haut t’emporter
Les tristes souvenirs sont bien vite effacés
Oublie tes attaches à ce monde matériel
Dévoile ton âme, illumine le ciel
Ta luminescence déchire le voile
De la mort et masque les étoiles
Dans le sillage de tes plumes blanches et vaporeuses
S’effilochent les nuages d’humeur joyeuse
Fuit donc loin de moi tant qu’il est encore temps
Tout ange a son démon, toute femme un amant
Je suis et l’un et l’autre, l’amoureux qui te perd
Celui qui, si tu restes, t’entraînera vers l’Enfer
Aussi envoles toi, échappe à mon emprise
Tu dois craindre de moi une immonde traîtrise
Trouve au plus haut des cieux la totale délivrance
Avant que mon mal ne t’entraîne vers la déchéance
Oublie moi, ne chute pas…
Spleen
Désespoir
Dans la pénombre de son esprit
Une jeune femme souffre en silence
Elle pleure son amant parti
Vers des paradis de l’enfance
Les longs chemins de l’illusion
L’emmènent vers le virtuel
Les drogues prolongent ses visions
Et l’éloignent encore du réel
Il en oublie de lui donner
L’affection dont elle a besoin
Elle se sent seule, abandonnée
Et s’enlise dans son chagrin
L’amour est-il si cruel
Pour la laisser dans son malheur
Car la beauté, bien qu’immortelle
Va se faner dans la douleur
Puisse-t-il sortir de son mutisme
Pour lui donner le réconfort…
Génèse
Explosion sidérale
Eclosion du mental
L’étoile prend un corps
Les atomes dorment encore
Lumière étincelante
Ténèbres envahissantes
Vient un astre naissant
Enfanté du néant
Une sphère céleste
Brûlant d’un feu modeste
La vie suit le chemin
Dans ce creuset divin
Ombre et lumière s’unissent
Formant un édifice
Un support pour l’esprit
C’est un corps qui prend vie
Le cœur de l’étoile s’ouvre
Pour laisser s’évader
Et prendre son premier souffle
Un enfant nouveau né.
La rose
Pauvre rose sur toi la tornade s’époumone
Tu plie mais ne romps pas, comme le roseau frisonne
Si un jour un humain te manque de respect
Tes épines acérées te redonneront la paix
La rose au doux parfum séduit par son aspect
Son épine punit qui trompe, par le fouet
Une femme est comme une rose, unique et fragile
Traitée avec amour, amoureuse et tranquille
Si par malheur un jour, son amant la méprise
Elle devient sauvage, maudissant la traîtrise
Ses ongles deviennent griffes, tranchantes, acérées
Son rire devient morsure et ses mots des épées
Certains pour la guérir, lui donneront un baiser
Mais si les mots s’effacent, rien n’est cicatrisé
Aussi prenez donc garde, messieurs les inconstants
Prenez très bien soin d’elles ou souffrez mils tourments.