Ava Marelis
J’ai croisé aux abords d’Altair la grande
Louvoyé dans ses brumes, ses vapeurs salées
Côtoyé ses chimères dans de folles sarabandes
Touché ses raies manta aux ailes argentées
J’ai croisé près des côtes du fier Aldebaran
Où joutaient ses enfants aux cornes d’obsidienne
Sur ses rives montaient les échos envoûtants
Des miles chants d’amours qu’entonnaient ses sirènes
J’ai filé sous le vent des tempêtes stellaires
Vogué près de rivages à l’éclat merveilleux
Affronté maintes fois les mers tentaculaires
Sous la lance d’Orion brillant de mils feux
J’ai vu mourir l’aube sur le phare de Deneb
Et renaître l’aurore sur les ports de Sirrah
Si noirs qu’on aurait cru les pourtours de l’Erèbe
Ses eaux sombres agitées par de violents trauma
J’ai conquis tant d’étoiles au cours de mes voyages
Et perçu tant de songes dans ces mondes aqueux
Pourtant aucun n’égale le teint de son visage
Ni la splendeur unique de l’ambre de ses yeux.