Evasion
Quand vient la nuit je songe à prendre mon envol
Rejoindre d’autres sphères définitivement
M’élever vers l’azur sans heurts, tranquillement
Filer vers les nuages loin de ce triste sol
Fusionnant avec l’air je me ferais oiseau
Vent violent, brise clair, chevaucheur de nuées
N’ayant pour horizon que la voute étoilée
Fuyant cet ossuaire, cette terre de mils maux
J’affranchirais mon corps de toute gravité
Allégeant mon essence de ses si lourdes chaines
J’oublierais mes souffrances, mes douleurs, mes peines
Libre de toute attache, esprit désincarné
Bercé par les mouvements de la mer nébuleuse
Lentement je m’effacerais ne laissant pour seules traces
De ma morne existence qu’une enveloppe vide et lasse
Et d’infimes fragments de mon âme ténébreuse.