A nos morts
A toi fier marin happé par les eaux sombres
Emporté par les flots vers de lointains abymes
Où dansent les naufragés sur les échos sublimes
De mélodies liquides où leurs cris sont en nombres
A toi pauvre soldat qu’un obus a brûlé
Lancé dans le combat sans t’en voir revenir
Pour d’absurdes idéaux tu t’es laissé occire
Sur un champ de bataille tu péris, oublié
A toi le voyageur, errant sur les chemins
Que la brume a un jour occulté de ce monde
Pour mieux t’enchevêtrer dans ses voiles vagabondes
Te perdre dans ses volutes et t’entraîner au loin
A toi le bel aïeul à la grande sagesse
Ton corps fut écrasé, voûté par le labeur
Et le temps t’a usé, brisé par le malheur
Chargeant tes derniers jours de peines et de tristesse
A toi le romantique au coeur percé d’épines
Rongé par tes remords, tes souffrances cachées
L’insidieuse douleur t’a longtemps consumé
Avant de t’emporter d’une pique assassine
A vous tous, disparus, nos chers trépassés
Nos glorieux ancêtres, amis tendres et sincères
En nos coeur, nos pensées, telles d’étranges chimères
Vivent vos souvenirs pour l’éternité