octobre 8

A nos morts

A toi fier marin happé par les eaux sombres
Emporté par les flots vers de lointains abymes
Où dansent les naufragés sur les échos sublimes
De mélodies liquides où leurs cris sont en nombres

A toi pauvre soldat qu’un obus a brûlé
Lancé dans le combat sans t’en voir revenir
Pour d’absurdes idéaux tu t’es laissé occire
Sur un champ de bataille tu péris, oublié

A toi le voyageur, errant sur les chemins
Que la brume a un jour occulté de ce monde
Pour mieux t’enchevêtrer dans ses voiles vagabondes
Te perdre dans ses volutes et t’entraîner au loin

A toi le bel aïeul à la grande sagesse
Ton corps fut écrasé, voûté par le labeur
Et le temps t’a usé, brisé par le malheur
Chargeant tes derniers jours de peines et de tristesse

A toi le romantique au coeur percé d’épines
Rongé par tes remords, tes souffrances cachées
L’insidieuse douleur t’a longtemps consumé
Avant de t’emporter d’une pique assassine

A vous tous, disparus, nos chers trépassés
Nos glorieux ancêtres, amis tendres et sincères
En nos coeur, nos pensées, telles d’étranges chimères
Vivent vos souvenirs pour l’éternité

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octobre 7

Rencontres

Cela vient subtilement, d’abord un frôlement
L’éclat bref d’un regard mêlé d’obscurité
Isolé dans une foule d’êtres inanimés
L’âme perdue lentement esquisse un mouvement

Un appel silencieux dans l’air surchargé
Porté par une fragrance, un parfum si léger
A peine perceptible, étherique messager
Si ce n’est par l’esprit qui sait l’interpréter

Puis vient un autre effort, l’ombre d’une expression
Preuve d’encouragement, étrange invitation
Doucement un lien se tisse entre deux entités
Reflet d’alliance antique, d’ententes oubliées

Alors viennent les mots, l’histoire, les gouts communs
Que se trouvent l’un et l’autre au fil de leurs destins
Ils viennent à reconnaitre des chemins partagés
Comme si vers cette rencontre ils étaient poussés

De ces croisements fortuits naissent bien des relations
Des amitiés durables, des amours, des passions
Il s’en faudrait d’un rien, pourtant, qu’ils soient manqués
Occultés par les craintes et la timidité

Alors prenons plus garde, ayons plus d’attention
Pour ne pas laisser perdre ces belles occasions
La vie donne peu de temps aux joies improvisées
Mais charge de regrets pour chaque acte manqué.

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