Songe printanier
Perle zébrée de brun, longue chevelure d’ivoire
Menton rond, visage fin, yeux aux reflets d’azur
Doucement alanguie sur cette ile de verdure
Tu repose, royale, vision de nulle part
Ta fine robe de lin ondule sous la caresse
D’une légère brise effleurant les ramures
Dans ce bosquet fleuri, cet écrin de nature
L’astre du jour pâlit devant une telle déesse
Sur ta peau opaline glissent de fines arabesques
Tracés par aucune main, d’un pinceau délicat
Ces lignes parent ton corps d’un savant entrelacs
De fibres naturelles et de fantasques fresques
Quelques gouttes de rosée brillent dans la lumière
Couvrant ton derme pâle d’éclats multicolores
Livrant à nos regards le secret de ton corps
Sans honte et sans regrets, magnifique chimère
Tu t’exposes sans regrets à nos yeux de profanes
Beauté faite de marbre, divinité païenne
Et le lierre t’enveloppe de sa robe sylvaine
Toi, dormeuse éternelle, ensorcelante Diane.