Pauvre chevalier blanc
Pauvre chevalier blanc abîmé par le temps
Ton armure est en miettes rongée par l’oubli
Tous tes beaux idéaux ruinés par la vie
Tes rêves de bonheur s’enfoncent dans le néant
Plus de dragon maudit à passer par l’épée
Les monstres d’aujourd’hui brassent d’autres monnaies
Vendant terreur et mort sans la subir jamais
Cachés dans les bureaux de leurs tours blindées
Plus de belle en détresse à venir secourir
Elles sont devenues guerrières, féroces, enragées
Les dames d’aujourd’hui savent se protéger
Ne comptant plus sur l’homme qui pourrait accourir
Plus de grandes chevauchées criant sus à l’ennemi
Les guerres de ce monde se pilotent à distance
Laissant dans leur sillage toujours plus de souffrances
Il n’est plus de bravoure aux faits d’arme d’aujourd’hui
Les codes de chevalerie sont maintenant dépassés
Toi-même tu ne crois plus à ce rêve enchanteur
Le quotidien a eu raison de ta candeur
Tu végètes telle une ombre dans ton grand canapé
Ta promise t’a quitté, te voyant t’avachir
Ta lance s’est brisée, montrant ta déchéance
Devenu obsolète tu t’étioles en silence
Reniant tes serments, déçu par l’avenir
Elle est bien terminée l’époque des héros
Plus rien n’a d’importance que le poids de ton or
Tes dignes héritiers sont moins vivants que morts
Dans leurs sombres costumes derrière leurs bureaux.