septembre 16

Malheur

La vieille plume d’argent s’est rompue cette nuit
La muse contrariée a fuie avec la lune
L’encre larme d’étoile s’est toute évaporée
Et le beau parchemin tout à coup s’est ridé

L’écritoire enchanteur se retrouve penché
Les mots bien ordonnés se sont éparpillés
Les doigts se sont crispés sur une rime importune
Les vers deviennent bancals sur le papier meurtri

La toile s’est fendue dans un long déchirement
Les rêves se sont brûlés à la flamme des bougies
Dans un profond soupir le monde s’est racorni
L’inspiration se terre dans un silence pesant

Le poète se morfond sur ses outils ruinés
Sur ses oeuvres en friches qui ne murissent plus
Ses songes se sont ternis, ses illusions perdues
Il se sent orphelin, triste, dépossédé

Qui donc a décidé de lui voler ses dons?
Pour quelle obscure raison lui sont-ils retirés?
Quelle est donc son erreur, pourquoi le rejeter?
Ses écrits sont l’unique pilier de sa raison

« Oh Muse, pourquoi fuir? Pourquoi m’abandonner? »
« Nos associations furent pourtant merveilleuses. »
« Qu’ai-je donc bien pu faire qui vous rende malheureuse? »
Ainsi il se lamente, ses espoirs brisés.


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Ecrit 16 septembre 2011 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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