Mirage antique
Dans une tour aux mille marches
Sur une terre abandonnée
D’étranges chants sonnent sous les arches
Bribes de souvenirs oubliés
Ces fragments de mémoire volètent
Dansent en tous sens, en liberté
Au cœur d’un monde où tout s’arrête
Ravivant les feux du passé
Dans ce silence de mausolée
Résonnent odes et lamentations
Eclats de joie, belles amitiés
Passions intenses, rêves profonds
Ces sons venus du fond des âges
Se mêlent à la réalité du monde
Tissant le somptueux plumage
D’un oiseau lyre à la crête blonde
Le chant de l’oiseau merveilleux
Fait vibrer la trame du ciel
Ouvrant un passage fabuleux
Vers des étoiles immatérielles
Lorsque l’oiseau déploie ses ailes
Faites de voiles éthérés
Tout un univers se révèle
A qui veut bien s’émerveiller
Etre des songes, fleur de mon âme
Laisse-moi contempler ton iris
M’abîmer dans sa divine flamme
Pour m’extraire enfin de l’abysse
Je veux retrouver les nuées
Quitter ce fleuve de souffrance
Ne plus m’abreuver au Léthé
Combler pour toujours cette absence
Mes rimes sont pâles ombres de ton chant
Mes mots si faibles face à tes trilles
Phébus éternelle inconstant
Qu’en moi, à nouveau, ton feu brille
Laisse-moi encore charmer de mon sang
Reines et rois de toutes les contrés
D’un ultime trait d’esprit charmant
Sceller les anciennes amitiés.