octobre 14

Ecervelée

Vous êtes, chère enfant, si doucement naïve
Votre fraiche innocence en attire plus d’un
Un vol de vautours, une coupe à la main
Prêts à vous éblouir avec de riches missives

Leur faste n’est qu’apparence, plaisantes illusions
Derrière leurs belles paroles se cachent stupre et envie
La seule chose qu’ils espèrent est vous voir dans leurs lits
Faisant de vous bien vite l’objet de leurs pulsions

Sitôt lassés de vous, bien vite ils s’en iront
Trouver une autre oie blanche aux charmes juvéniles
Pour servir à nouveau leurs dessins si vils
Vous effaçant bien vite, ils vous abandonneront

Alors, présentant l’amant qui vous néglige
L’homme qui vous ignore, vous ayant possédée
Entrera sur la scène le poète dévoyé
Vivant à vos crochets, vantant votre prestige

Il ne fera guère mieux, et, vous ayant ruinée
S’en ira pour autre encore cousue d’or
Délaissant vos beautés pour de plus grands trésors
Prêt à toute bassesse pour la célébrité

Alors, le cœur lourd et vos charmes fanés
Vous maudirez les hommes, auteurs de tous vos maux
Répugnant de les voir, vous isolant bientôt
Nourrissant vos rancœurs, vous vous enfermerez

Perdue dans vos malheurs vous ne remarquerez pas
Celui qui dans votre ombre toujours s’est tenu
Nourrissant pour vos yeux des sentiments émus
Craignant de vous faire fuir s’il ne les taisait pas

Pour ne pas vous troubler, s’estimant trop indigne
Jamais il n’osera saisir la moindre chance
Mais toujours fidèle, même dans la souffrance
Dévoué à votre âme, il attendra un signe

Sachez que tous les hommes ne mènent pas de jeu
Certains se trouvent trop humble pour oser se montrer
Ils craignent de déplaire ou bien d’embarrasser
Et préfèrent en secret bruler de mille feux.


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Ecrit 14 octobre 2012 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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