juin 29

Rejoindre les ombres

Comme je suis venu, je disparaitrai
Comme je suis tombé, je me consumerai
Le temps brouillera la trace de mes pas
Ma plus fine empreinte s’évanouira

Des confins du monde au cœur de l’univers
L’antique maelstrom sucera toute entière
Chaque parcelle d’essence que mon âme à laissé
Et ma pauvre existence en sera effacée

Toujours de passage, jamais vraiment fixé
Sans savoir d’où je viens, ni où je dois aller
Sans un lieu que je puisse enfin nommer chez moi
J’erre de terre en terre, dans la nuit et le froid

Mon éternelle errance prendra-t-elle un jour fin?
Dois-je m’égarer sans cesse, oublier mon chemin
Pour pouvoir atteindre mon but, ma destinée ?
Faudra-t-il que je passe sans jamais exister ?

Fantôme au cœur cassé, éternel voyageur
En mon corps épuisé, mon faible esprit se meurt
Lentement, pas à pas, je rejoins les terres sombres
Jusqu’à la fin des temps, vivant parmi les ombres.

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juin 23

Achèvement

Lorsque sonnera l’heure, mon âme, nous partirons
Pour une paisible errance, au loin, vers l’horizon
Glissant au gré du vent dans le splendide azur
Nous emplirons nos yeux de paysages purs

Le long des vals secrets, des cours d’eau ombragés
Dans les vastes prairies, les plaines dissimulées
Nous laisserons nos corps au cœur de la terre
Fleurir, s’épanouir, devenir éphémères

Libérés de nos peines, des chaines matérielles
Nous partirons heureux pour une île nouvelle
Blottie au creux du monde, dans les voiles de l’éther
Seulement accessible aux vivantes chimères

Alors, nous élançant droit vers le firmament
Brûlant telles des étoiles dans un ciel éclatant
Nous étendrons nos bras vers notre nature mère
Rassemblant contre nous tous ceux qui nous sont chers

Calmement, patiemment, nous les endormirons
Tendrement leur essence en nous nous aspirerons
Pour traverser le voile de la réalité
Et assurer le règne de leur éternité

D’un bon nous filerons vers d’autres univers
Dans une gangue de cristal nous porterons nos frères
Pour faire naître la vie dans un monde éloigné
Après leur long sommeil, ils y reprendront pied

Et nous nous effacerons, notre tâche achevée
Regagnant l’outremonde, nous viendrons reposer
Dans le calme jardin au milieu des nuées
Où poussent les fleurs de lune et dorment les damnés.

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