mars 7

Fascinante revenante

Un soir lorsque j’étais penché sur l’écritoire
Rédigeant aux étoiles un billet enflammé,
Une étrange langueur soudain vint m’emporter
Cédant à son caprice, la plume je laissais choir.

Comme alourdies des brumes du sable de Morphée,
Mes paupières battirent, tombant tels rideaux
Et ma tête chargée du poids de mille mots
Me fit plier la nuque, pantin au fil coupé.

Contre mon vieux fauteuil, mon corps se fit pesant;
L’assaut de la fatigue mainte fois repoussée
Emportant la victoire contre ma volonté
Et bientôt en eaux troubles, je me vis naviguant.

Entre néant et songe, mon esprit hésitait,
Ne sachant vers quelles rives voguait son frêle navire.
Un séduisant murmure me vit alors frémir!
A mon corps assoupi, une femme susurrait:

« Dormez, pâle poète, sous la lune d’argent.
Laissez-là vos soucis, apaisez vos tourments.
Sous ma douce caresse, votre âme reposez;
Contre un souffle de vie, je viens vous cajoler… »

De surprise mes yeux luttèrent pour s’ouvrir
Distinguant comme une ombre me tenant enlacé.
Sous ma chemise béante, sa main blanche glissée
Et tout contre mon cou ses lèvres se blottirent.

D’effroi je sursautais, mon cœur battant chamade.
La belle, effarouchée, dans l’ombre recula.
L’éclat d’un regard bleu alors me figea,
Une mèche d’argent blond s’offrant à mon œillade.

Un parfum capiteux, une bouche rubis
Révélés par Sélène à mon être affolé,
D’un battement de cils se virent effacés.
A peine apparue, la belle était partie.

Comment décrire l’effet de cette apparition
Sur mon chancelant esprit, tout empli de chimères?
Cette étrange visiteuse, que donc venait-elle faire
Sans s’être présentée? Quelle surprenante façon!

J’en restais tout transi pendant de longues heures
Ne pouvant expliquer cette bizarre présence.
Repoussant le sommeil, depuis, je veille, en transe,
Espérant son retour en ma vieille demeure.


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Ecrit 7 mars 2017 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

1 COMMENTS :

  1. By Carmilla on

    Oh mon tendre poète. … Aussi longtemps que vous espérerez sa présence, Carmilla, attendant que vos paupières soient closes et votre souffle régulier se glissera dans votre couche.
    Il arrive que les êtres d’outre tombe s’eprennent de mortels. Et se pose alors le cruel dilemme pour survivre en puisant à leur source de vie, de ne point totalement la leur ôter.
    Il leur faut alors savoir délicatement doser l’absorption du vital breuvage…pour que la vie de leur tendre amant continue de palpiter. Mais en échange. … Elle vous enveloppera de ses caresses les plus suaves de ses étreintes les plus brûlantes et de ses baisers profonds et doux…
    Votre douce errante hantera vos nuits selon vos désirs même si le jour venu elle s’évanouit.
    Car Milla.

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