Le Rédempteur
Empêtré dans la brume je m’éveille, haletant,
Envahi par l’ennui, la tristesse sans cause
Je ne sais si je vis mais un mal m’indispose
M’extirpant d’un sommeil infini, étouffant,
Une soif nouvelle venue m’aiguillonner
Une brise tirée de l’ombre m’a soudain effleuré
Un bref mouvement d’air dans ce lieu isolé
Où, fuyant l’existence, j’avais trouvé refuge
M’exilant hors du temps, mon cœur pour seul juge
Purgeant lentement mon corps de son essence damnée
Autour de moi le monde tournait, indifférent
Effaçant mon passage, m’offrant un long répit
Quand un étrange appel me tira de l’oubli
D’abord souffle lointain, puis rire envoutant
Il trouve en mon abyme un être à sa mesure
Emplissant mon tombeau, roulant dans chaque fissure
Il rallume en mon âme un feu presque étouffé
Souvenir d’un temps ancien où j’errai, insouciant
Il ravive mes sens de son parfum charmant
Faisant renaitre en moi l’envie de liberté
Lentement il se fait spectre, image du passé
Puis prend une apparence unique, renouvelée
M’attirant d’un regard, l’ange prend son envol
M’invitant à le suivre dans le royaume d’Eole
Où là dans la lumière je vais m’abandonner
Le laissant se repaître du sang tant convoité.