Lilith
Par une chaude nuit d’été
Sous un ciel constellé d’étoiles
Brusquement s’est fendu le voile
De notre terne réalité
Dans la pénombre environnante
Plongé dans un demi-sommeil
Mon âme fut mise en éveille
Par une vision ondoyante
Au cœur de cette obscurité
Ondulait dans l’étrange brume
Constellée de rayons de lune
Une déesse des temps passés
Une longiligne silhouette
A l’épiderme couleur d’albâtre
Sans défiance semblait s’ébattre
Esquissant une valse parfaite
Des boucles rousses soulignaient
Sa pâle peau, fragile poupée
Etourdissante de légèreté
Dans les ténèbres qui l’enveloppaient
Deux yeux d’émeraude iridescent
Dans ce visage de vestale
Ses lèvres, purpurins pétales
Eclairent son port évanescent
Subjugué par l’apparition
Je reste coi, paralysé
Comme par un fauve hypnotisé
Emporté par mes émotions
Sa nature ne fait aucun doute
C’est un ange descendu sur terre
Sa peau est froide comme la pierre
Quand ses doigts m’effleurent et me gouttent
C’est à peine si je sens son souffle
Lorsqu’elle colle ses lèvres à mon cou
Me couvrant de baiser si doux
Cette prédatrice qui se camoufle
Par une moite nuit d’été
Dans une étreinte, mille fois damnée
Lentement tu m’as dévoré
Maudit pour l’éternité.