Empathe
Ils me surnomment monsieur sensible
Celui qu’un mot peut fissurer
Homme de verre au cœur cassé
Aux blessures bien trop visibles
Une phrase, un geste mal assuré
Et c’est mon masque qui se brise
Laissant s’échapper l’humeur grise
Que me plaies laissent suppurer
Ma peau de glaise, d’argile séchée
Porte les traces de mes erreurs
Zébrures sombres, fils de douleurs
Etranges arabesques azurées
Certains tortionnaires persistants
Cherchent à percer ma carapace
S’acharnant sur sa surface
Jusqu’à y voir couler le sang
Ils ne peuvent voir que dans le fond
C’est leur propre chair qu’ils malmènent
Je ris, je pleure de leur déveine
Je souffre de leurs désillusions
Pour moi, ce monde est transparent
Aussi limpide que du cristal
Il n’est qu’une ombre, un triste voile
Devant l’abyme du néant
Je vois ces esprits s’agiter
Pour à tout pris marquer le temps
Laisser leur empreinte chaque instant
Se persuadant d’exister
Moi qui ne suis qu’un visiteur
Un voyageur de passage
Je ne suis qu’un simple mirage
A qui l’on a greffé un cœur
Toute cette vaine agitation
Me cause souffrance, me désespère
Vos vibrations, pauvres chimères
Sont la cause de mon émotion.