Tango…
Sur un pont gigantesque, construction fantastique
Un comédien grotesque danse un tango tragique
Le long des grands haubans, lentement il a grimpé
Se déchirant les mains sur les câbles d’acier
Pendant cette escalade, il n’a qu’une chose en tête
Comme une litanie, quelques mots il répète
« Un mince câble de fer, le fil du rasoir
Suspendant dans les airs une vie dérisoire »
Puis il arrive enfin, son ascension s’achève
A la force de ses bras, au sommet il s’élève
Il s’y dresse fièrement, aspire à pleins poumons
L’air mordant et froid qui lui donne des frissons
Puis il fait quelques pas, se met en mouvement
Au son d’une musique que lui seul entend
Il tourne, vire et danse, toupie prise de folie
Sous l’éclat des étoiles, enveloppé de nuit
Si près il s’approche de l’à pic de métal
Puis soudain il s’élance dans le vide. Thème final.
La rose rouge qu’il tenait serrée contre son cœur
Egraine ses pétales, larmes de sanglants pleurs.