décembre 2

L’épine

Une épine en mon cœur est atrocement rivée
Qui secrète à ses heures une sève empoisonnée
Injectant en mon corps l’essence du Léthé
Répandant son humeur sombre et désespérée

Tout autour de mon être elle développe une cage
Compressant ma pauvre âme qu’elle sature d’images
Surgissant du passé, spectres de ma douleur
Elle ressasse sans pitié ma terrible erreur

En ces instants sinistres mon être se consume
Ma raison se lézarde et mes regrets s’exhument
Je repense à ses heures lointaines maintenant
Où j’aurais pu lui dire pour elle mes sentiments

Et ce raz de marée portant tristesse et pleurs
Me submerge et m’emporte sur ces flots de malheur
Rendant ma solitude encor moins supportable
Me plongeant en un gouffre de douleur insondable

Il suffirait pourtant d’un acte de sa part
Pour me tirer un jour de cet abîme noir
Un baiser sur mes lèvres déposé doucement
M’apporterait lumière, amour et sentiments

Cet espoir pourtant ne restera qu’un songe
Je suis loin de mon ange, la tristesse me ronge.

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décembre 2

Dans les jardins du palais d’or

Dans les jardins du palais d’or
Se tenait une jeune femme, dansant
Les cheveux blonds, pâle de corps
Ondulant, belle, au gré du vent

Danse magique créant lumière
Dévoilant de l’âme la pureté
Elle virevoltait dans les airs
Se déplaçant d’un pas léger

De par sa voix et dans l’azur
S’élevait un chant cristallin
Parfois discret comme un murmure
Un son subtil et aérien

J’approchai avec ma lyre
Commençant à peine à jouer
Une mélodie que son sourire
A mon cœur avait enseigné

Elle cessa alors son mouvement
Et vint s’asseoir à mes cotés
Prolongeant encore son chant
De nouveaux sons, tous enchantés

Lorsque le soleil apparut
Derrière l’horizon embrasé
A son tour la jeune femme s’en fut
Me laissant seul, émerveillé

Dans les jardins d’or du palais
Dansait cette nuit là un ange
Qui sans savoir me dérobait
Le cœur avec son chant étrange

De nombreux vers je composais
Pour essayer de l’appeler
Mais jamais elle ne revenait
Devenant songe d’une nuit d’été.

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décembre 2

Immobile

Ce monde est plein d’étrangers
Vivant sans se regarder
Chaque jour, chaque heure ils se croisent
Mais jamais, jamais ne se parlent.
Parfois pourtant deux regards convergent
Deux êtres s’animent, l’alchimie prend corps
Pour nous deux ce fut le cas
Tu devins le sang coulant dans mes veines
L’énergie mystique contractant mon cœur
La flamme brûlante réchauffant mon corps
La lumière céleste éclairant mon âme.
Tu l’ignorais pourtant, je ne t’ai rien dit
Et maintenant mes regrets sont infinis
La machine s’arrête, mon corps se glace
Plus de vie en moi, plus de vie sans toi, mon âme est lasse.
Le monde autour de moi continue d’avancer
Je reste tout seul, mort, figé.

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décembre 2

Ne plus

Ne plus souffrir lorsque les roses fleurissent
Ne plus pleurer lorsque je vais la croiser
Ne plus mourir juste pour un baiser
Ne plus espérer que la vie nous unisse
Ne plus voir les gemmes de ses yeux
Ne plus chercher la douceur de son être
Ne plus croire que de l’amour je suis maître
Ne plus rêver que nous sommes tous les deux
Ne plus sentir la chaleur de son âme
Ne plus penser qu’elle et moi sommes liés
Ne plus choisir cette triste destinée
Ne plus l’aimer à en venir au drame
Ne plus l’aimer, ne plus aimer,
Jamais…

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décembre 2

Révélation

Ma muse,
Mon ange,
Mon adorée,
S’est endormie un soir d’été.
Maintenant
Dans un cercueil de glace elle repose,
Envahie par le froid qui annihile toute chose
Mon âme l’a suivie dans sa tombe
Ne reste en moi qu’un être immonde
Une chose qui n’éprouve pas d’amour
Et qui n’en désir en retour.
C’est incurable, le mal est fait
Rien ne pourra me soigner
Car en deux mon âme est brisée
Moi qui ai tant cherché l’amour
N’aurai que souffrance pour toujours.
Que ta chère âme repose en paix
Mon cœur
Car ici rien ne te rattache, ni maintenant, ni jamais
Garde mon âme auprès de toi
Pour l’éternité elle te protègera.

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décembre 2

Rongeur…

Banal étourdissement, vision s’opacifiant
Laissée, mis de coté, effacé par le temps
Céphalée progressive, mémoire qui s’envole
Une vie sans histoire qui s’emballe, s’affole

Dans les replis cachés, les profondeurs internes
Soudain s’est installé un rongeur gris et terne
Lentement, patiemment, il perturbe la machine
Corromps, se répliquant de son point d’origine

Peu à peu il s’étend, affaiblit la structure
Se nourrit de ce corps, devient un peu plus dur
L’extérieur est intacte, bien qu’amoindri, usé
Alors c’est l’inquiétude, il faut en triompher

Médecins, dératiseurs engagent le combat
Contre un mal insidieux, le malmènent, le veulent bas
Pourtant malgré leur foi, il est maintenant trop tard
Il s’est trop bien fixé, nourrit pour sa victoire

L’enveloppe ne tient plus, détruite de l’intérieur
Par ce rongeur caché que l’on nomme tumeur
Tumeur, Tue ! Meurt ! Elle porte bien son nom
Douleur dissimulé, ravageuse d’ambition

Elle ronge discrètement un être si énergique
On la croit annihilée, elle renaît, phénix inique
Elle croit sans vrai raison, soudainement matérielle
Il n’y avait rien hier, la voici, si cruelle.

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décembre 2

Amants

Une lame mils fois maudite
D’un sang pur entaché
Une histoire tant écrite
Qu’elle en est presque usée

Une lune au teint roussi
Eclairant le chemin
La douleur en un cri
Accuse le destin

Bien triste est l’amour
Qui conduit à la mort
L’esprit qui vit toujours
Pleure la perte d’un corps

Les amants séparés
Par un tragique sort
Pourront se retrouver
Et puis s’aimer encor

Car l’attente est bien brève
Et bien longue à la fois
Pour celui qu’on achève
De l’existence las.

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novembre 29

Morsure des ténèbres

Agonie lente et longue, lourdeur du temps qui passe
Lorsque l’être s’englue dans sa trame et se lasse
Sa vie se fait douleur, son souffle est traumatique
Quand lui pèsent les heures d’une vie fantomatique

Alors chaque seconde s’étire sur mils ans
Devient insupportable à l’esprit du mourrant
Chaque battement de cœur, chaque pulsation sanguine
Résonne, prend de l’ampleur, joue fort, sans sourdine

Les tintements, les échos agressent l’humeur morose
Toutes les fibres de l’âme se contractent, s’indisposent
Implosion maladive, douleurs sourdes, flot de peines
Les larmes huileuses et sombres charrient leur sève malsaine

C’est l’hallali de l’âme, le chant du désespoir
L’ardeur d’aucune flamme n’efface les griffes noires
Des horreurs et des ombres qui s’infiltrent, noirceurs
Dont les tours méprisables réduisent l’être à ses peurs

La lumière disparaît, masquée par l’astre obscur
Qui distille le malheur, agrandit les fissures
L’esprit s’enferme ainsi dans un caveau morbide
Rejette le divin, appelle la mort avide.

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novembre 25

Nausée spleenéenne

Rage froide et mauvaise pointée vers le néant
Amer désespoir sans raisons, mal fréquent
Novembre et sa Toussaint, fête des être perdus
Célébrez vos défunt, pleurez, ils ne sont plus

Mais qui d’eux ou de nous à le meilleur sort
Faut-il être vivant ou préférer la mort
La vie n’a pas de sens, elle est triste, monotone
La mort comme délivrance ? C’est un sommeil aphone

Sous une plaque de marbre, dans un fauteuil usé
Quel sort est plus enviable ? L’un ou l’autre côté ?
Moi qui n’est de raison ni pour l’une, ni pour l’autre
Je pose la question. L’enfer, est-ce les autres ?

N’œuvre-t-on pas soi même à construire sa perte
En s’entêtant à vivre, à errer, corps inertes.
Bientôt viendra Décembre et sa nuit d’avènement
« Voyez, cette nuit est né un grand défunt souffrant ! »

L’humeur spleenéenne aveugle ma vieille plume
Qui trace des mots teintés de folie, d’amertume
Les questions sans réponses n’en demeurent pas moins
Je n’ai rien à pleurer, pourtant je souffre, en vain

Qu’ai-je donc perdu qui m’ai rendu si triste
N’est-ce pas une illusion qui me rend égoïste ?
Dans la pleine lumière je sais sourire pourtant
Je n’ai rien vu mourir, mais mon âme morte s’étend.

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novembre 24

L’hiver des mots

N’avoir plus l’énergie que de laisser passer
La tête vide, l’esprit fané, laisser tomber
Un univers s’effondre, à l’abandon
Les mots ne vivent plus, ils se défont

Fondu au noir, pas d’enchaînement
La mécanique magique n’a plus de carburant
Les lambeaux de rêve se déchirent, tombent en poussière glacée
Les mains désirent pourtant écrire, les faire vivre, les faire danser

Mais le cœur vivant s’est enfoui et gelé
Laissant un être absent, vide devant son papier
Même les pleurs ne viennent plus, le vide se fait présence
Les pensées se percutent, mais rien, pas de souffrance

Désespoir et tristesse eux même sont partis
L’enveloppe demeure vide, la cage de l’esprit
Dans laquelle il tourne, il cherche en vain un mot
C’est l’entrée dans l’hiver, la vie s’éteint bientôt

Souhaitons que le printemps apportera des songes
Pour sortir l’âme enfin du vide qui la ronge
Ou briser pour toujours l’unique plume du poète
L’achever en silence et le faire disparaître.

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