août 12

Le Sombre Gardien

Une belle et grande princesse
Issue des mondes glacés
L’oeil vert plein de tendresse
Mais le coeur à jamais gelé

Vint à passer sur le chemin
D’une ombre folle à l’âme perdue
Qui n’avait eu pour seul dessein
Que de s’effacer de toute vue

D’une main emplie de douceur
La belle de glace effleura l’ombre
Instillant au creux de son coeur
Une lumière pour ses pensées sombres

L’ombre éperdue de gratitude
Se lia à la demoiselle
S’accorda de son attitude
Se fit chevalier de la belle

Portant à son doigt un anneau
Signant son serment d’amitié
Il l’aide à porter ses fardeaux
Fidèle pour l’éternité.

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juin 20

Amoureux de la glace

L’alpiniste grimpait le long des roches gelées
Se tenant au plus près des parois enneigées
Il allait lentement, un grand pas après l’autre
Gravissant ce glacier comme tous ses apôtres

Il montait à mains nues, sans piolets ni crampons
Laissant le froid le mordre, se coupant aux glaçons
Pourquoi cet entêtement, cette folie étrange ?
« Je veux grimper là-haut et retrouver mon ange!

La glace est son domaine, c’est la reine cristaline
Je veux voir son sourire, ses yeux qui s’illuminent
Mais sans porter atteinte à son miroir bleuté
Par la morsure du fer, juste pour ma santé »

Il avançait toujours, sans une sécurité
Seul façe à lui même, au risque de chuter
Embrassant la nature de son être presque nu
Semblant parfois si frêle, fatigué et fourbu

Il atteint le sommet et au vide s’est jeté
Disant qu’elle l’appelait, cette chère adorée
Jamais personne n’a su après qui il courrait
Mais dans une crevasse son corps s’est défait

Peut-être était-ce là pour lui l’unique moyen
De montrer son amour, un sacrifice humain
La montagne de glace finit par l’enlacer
Sous les cristaux il dort, amoureux abymé.

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juin 20

Songe…

Entendre son pas léger sur le plancher de bois
Les froissements de sa robe sur le parquet trop froid
Une porte qui s’ouvre dans ce rêve éveillé
Sa main blanche et légère pesant sur la poignée

Ses vêtements qui glissent le long de sa peau clair
Eclairée par la lune dans cette nuit d’hier
Le bruissement des draps qu’elle ouvre pour s’installer
Dans ce grand lit de plumes où elle vient se lover

Sa main cherche la mienne, son souffle sur mon visage
Dans mes yeux plongent les siens. oh! quelle tendre image
Lentement elle passe son bras autour de mon épaule
Mes doigts vont doucement à sa hanche et la frôlent

Son corps délicatement contre le mien se blotti
Pour chasser de ses membres le froid qui les roidis
Lentement, tendrement, ma chaleur se fait sienne
Elle baisse ses paupières,retrouve son domaine

Belle fée qui m’enlace au coeur de nos rêves
Demeure dans mes bras quand le soleil se lève
Qu’avec la tendresse, sur toi je puisse veiller
Doucement te protéger et peut-être t’aimer ?

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février 12

Absence

Lorsque tombe la nuit sur ce monde sinistre
J’aimerais parfois sentir autre chose que le froid
Se glisser dans mon lit, dans le creux de mes bras
Me lacérant les chairs et rendant mon cœur triste

J’aimerais espérer la tendresse de sa peau
Caressée par la mienne, blottie contre mon corps
Pouvoir l’enlacer et l’embrasser encor
Plutôt que la rêver, la serrer bien au chaud

Pouvoir envelopper tout son être vibrant
Savourer son parfum, sa douceur, son amour
Arrêter de sombrer dans un sommeil si lourd
Qu’il empêche tout songe, devenir son amant

A cet air glacé qui me ronge les os
Je préfère sentir sa chaleur apaisante
Me transporter, au cœur de son étreinte aimante
Au lieu d’être écorché par de si froids couteaux

Voici encore la nuit, qui s’annonce froide et vide
Je veux plutôt veiller, jouer de l’insomnie
Que de trouver encore ce froid nu dans mon lit
L’absence de mon amante me rend le cœur livide.

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février 10

Guenièvre et Lancelot

Sous l’arbre à l’écorce pâle éclairé par la lune
Doucement deux êtres s’aiment d’un amour éternel
S’embrassent tendrement, cachés par l’ombre brune
Unis à n’être qu’un, sous les regards du ciel

Liés par des serments d’amour ou bien d’honneur
L’un et l’autre pourtant ne luttent contre leur cœur
Lancelot ne cherche pas à tromper son seigneur
Guenièvre demeure fidèle, Arthur garde son cœur

Mais elle aime Lancelot d’un amour si profond
Tout comme Lancelot l’aime, à en perdre raison
Ils font bonne figure, dissimulent leur flamme
Attendent que les nuits tombent pour échapper au drame

Puis dans leur refuge, sur une île enchantée
Au milieu de nulle part, ils viennent se retrouver
A l’abris des espions et des langues de vipère
Ils peuvent s’aimer en paix, loin des regards amers

Est-ce une trahison que d’écouter son cœur
D’aimer de toute son âme son être complémentaire
Sans briser ses promesses, être amants à leurs heures
Et honorer son roi, son époux, volontaires.

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février 2

Révolte!

Silences…Silences, absences et soumissions
Désert…Ce lieu se meurt dans la plus grande ignorance
Déshonneur, honte, sans protestations
C’est l’âme des mots qu’on tue sans en voir l’importance

La douleur, les souffrances, les malheurs et les peines
Tout s’est évanoui, envolé sans un cri
Sous la pression des Grands engoncés de leur haine
Leur soif de possession a fait fuir mes amis

Pas une protestation, pas un verbe ne s’élève
Tous restent muets, parler doit leur faire peur
Pourtant un seul mot et les hommes se soulèvent
Hola, amis des mots, la poésie se meurt

Je dis, relevez vous, saisissez votre plume
Ne laissez pas les faquins vous faire taire, vous museler
Et donnez à ces Grands et leurs vues importunes
La leçon qu’ils méritent ! Venez les faire danser

Pour d’obscures raisons, ils en veulent à nos mots
Et d’étrange façon veulent s’en emparer
Alors debout, bretteurs, rimeurs, tous il nous faut
Sortir nos encres vives et nos rimes affûtées !

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janvier 20

Lou

Il faisait beau ce matin là quand sur le toit tu es monté
Le soleil comptait ses rayons, la vie semblait renouvelée
Tu regardais le ciel en face, contemplant son bleu, l’air rêveur
Puis le vide qui lui faisait place. Dans ton œil un éclat rieur

Assis sur cette balustrade, si haut, à presque toucher les cieux
Pensif mais pas l’esprit maussade, embrassant le monde de tes yeux
Alors tu t’es dressé debout sur cette rambarde de pierre
Tu esquissait un pas de danse et tu t’es lancé dans les airs

En riant tu déploie tes ailes, planant, quelques instants, joueur
Tu suis le vent, les hirondelles te dévisagent d’un œil moqueur
Soudain tu referme tes voiles, tu plonges la tête en avant
Tu lances ton rire vers les étoiles, fonce vers le sol, le percutant

Des milliers d’éclats de miroirs volent, poussières de diamant
Toi tu t’écrases, les pulvérise, brise ces images en te tuant
Sur les surfaces réfléchissantes ton sang s’écoule, rouge et liquide
Il dessine des formes étranges, éclaboussant les faces livides

Lou, toi que l’on appelait ange, ton âme à préféré partir
Ne pouvant plus, joli archange, masquer la mort par ton sourire
Va, vole au loin, Lou, fragile être, vers le firmament merveilleux
Et pour toujours, Lou, petit frère, danse doucement dans les cieux.

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janvier 20

Jeu de masques

Sur le visage un fard léger
Donnant les couleurs de la vie
Une lumière dévoilée
Au fond des yeux, masquant l’ennui

Un vêtement sombre, sobre et uni
Pour donner à la forme un corps
Sous un manteau chargé de nuit
Affinant les membres dans l’effort

Le cheveux bruni, éclairci
Reflétant la lumière des jours
Un faux soleil courant sur lui
L’être se part de ses atours

Dans le miroir, son image
Dévoile un homme jeune un peu pâle
D’apparence neutre, sans traces d’age
La fatigue légèrement le voile

Derrière son masque l’ombre frissonne
Son illusion est un succès
Les larmes roulantes, sa voix atone
Sous son costume, tout disparaît

Sous l’apparence, l’être réel
L’ombre vieillit et larmoyante
Cache sa tristesse éternelle
Apparaît jeune et insouciante.

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janvier 19

Esprit de verre

L’esprit naît certains jours plus cassant que du verre
Imprégné de douleurs, demeurant solitaire
Les miroirs lui renvoient son image fragile
Il ternit, se sent las, encombrant, inutile

Venues des profondeurs de ses tristes pensés
Des ondes le secouent, prêtes à le fissurer
Surgissent alors des vagues de violentes émotions
Sa surface s’étoile sous leur forte pression

Tous ces violents remous le torturent, le dévorent
Animant en son être de ténébreux décors
De vieux tableaux fanés, des souvenirs malheureux
Creusent en lui plus profond un gouffre vertigineux

Ces coups sourds l’ébranlent, il est prêt à céder
Sa surface s’écaille. L’esprit est épuisé
Ne pouvant plus tenir, il se brise et se fend
Ses éclats s’éparpillent, perdus aux quatre vents

Son enveloppe est intacte, lui n’est plus que débris
L’ombre jaillit des blessures, s’écoule hors de lui
Emportant ses paillettes dans un flot continu
Dessinant une fresque avec l’esprit fichu

Certains ont essayé d’assembler les morceaux
De lui rendre sa forme, le guérir de ses maux
Mais il est trop fragile et ses éclats tranchants
Chutent, s’écrasent au sol, le ruinent chaque instant.

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janvier 19

Besoin d’évasion

Par où est la Lune, où sont les étoiles
Envie de partir, de mettre les voiles
Bien trop fatigué, usé par le monde
Je veux m’en aller, rejoindre une autre onde

J’ai le corps trop lourd, l’esprit épuisé
Pourtant un beau jour j’aimerais m’envoler
Planer vers les sphères loin dans l’infini
Et si je m’ennui revenir ici

Prendre mon envol avec mes amis
Ne pas rester seul, plongé dans l’ennui
J’ai besoin d’espace et de liberté
Loin des gens qui lassent pour me reposer

Ces chaînes sont trop lourdes, qui me lient au sol
Leur poids, leur bruit sourd m’assomment et m’isolent
Quelle clef me faut-il, quel outil d’acier
Pour les ouvrir et me libérer

Par où est la Lune, où sont les étoiles
De quelle infortune mon esprit se voile
Je me sens glisser tout droit vers l’enfer
Le corps écrasé du monde mortifère.

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