février 12

Absence

Lorsque tombe la nuit sur ce monde sinistre
J’aimerais parfois sentir autre chose que le froid
Se glisser dans mon lit, dans le creux de mes bras
Me lacérant les chairs et rendant mon cœur triste

J’aimerais espérer la tendresse de sa peau
Caressée par la mienne, blottie contre mon corps
Pouvoir l’enlacer et l’embrasser encor
Plutôt que la rêver, la serrer bien au chaud

Pouvoir envelopper tout son être vibrant
Savourer son parfum, sa douceur, son amour
Arrêter de sombrer dans un sommeil si lourd
Qu’il empêche tout songe, devenir son amant

A cet air glacé qui me ronge les os
Je préfère sentir sa chaleur apaisante
Me transporter, au cœur de son étreinte aimante
Au lieu d’être écorché par de si froids couteaux

Voici encore la nuit, qui s’annonce froide et vide
Je veux plutôt veiller, jouer de l’insomnie
Que de trouver encore ce froid nu dans mon lit
L’absence de mon amante me rend le cœur livide.

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février 10

Guenièvre et Lancelot

Sous l’arbre à l’écorce pâle éclairé par la lune
Doucement deux êtres s’aiment d’un amour éternel
S’embrassent tendrement, cachés par l’ombre brune
Unis à n’être qu’un, sous les regards du ciel

Liés par des serments d’amour ou bien d’honneur
L’un et l’autre pourtant ne luttent contre leur cœur
Lancelot ne cherche pas à tromper son seigneur
Guenièvre demeure fidèle, Arthur garde son cœur

Mais elle aime Lancelot d’un amour si profond
Tout comme Lancelot l’aime, à en perdre raison
Ils font bonne figure, dissimulent leur flamme
Attendent que les nuits tombent pour échapper au drame

Puis dans leur refuge, sur une île enchantée
Au milieu de nulle part, ils viennent se retrouver
A l’abris des espions et des langues de vipère
Ils peuvent s’aimer en paix, loin des regards amers

Est-ce une trahison que d’écouter son cœur
D’aimer de toute son âme son être complémentaire
Sans briser ses promesses, être amants à leurs heures
Et honorer son roi, son époux, volontaires.

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février 2

Révolte!

Silences…Silences, absences et soumissions
Désert…Ce lieu se meurt dans la plus grande ignorance
Déshonneur, honte, sans protestations
C’est l’âme des mots qu’on tue sans en voir l’importance

La douleur, les souffrances, les malheurs et les peines
Tout s’est évanoui, envolé sans un cri
Sous la pression des Grands engoncés de leur haine
Leur soif de possession a fait fuir mes amis

Pas une protestation, pas un verbe ne s’élève
Tous restent muets, parler doit leur faire peur
Pourtant un seul mot et les hommes se soulèvent
Hola, amis des mots, la poésie se meurt

Je dis, relevez vous, saisissez votre plume
Ne laissez pas les faquins vous faire taire, vous museler
Et donnez à ces Grands et leurs vues importunes
La leçon qu’ils méritent ! Venez les faire danser

Pour d’obscures raisons, ils en veulent à nos mots
Et d’étrange façon veulent s’en emparer
Alors debout, bretteurs, rimeurs, tous il nous faut
Sortir nos encres vives et nos rimes affûtées !

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