Charon
Ballotté en tous sens par les flots déchainés
Mon corps transis et lasse menace de sombrer
Happé par les courants de cette mer infinie
Fulminante et roulante que l’on nomme la vie
Si calme au commencement, tel un lac familier
Elle prend au fil du temps un rythme syncopé
Ses flux et ses reflux nous prennent et nous emportent
Nous avons beau lutter c’est toujours la plus forte
Elle si prompt aux tempêtes, aux colères violentes
Sait parfois se faire d’huile, douce et apaisante
C’est lors de ces instants que l’on croise des amis
Ilots pleins de chaleur lorsque le vent faiblit
Piliers insubmersibles lorsque vient l’ouragan
Repères dans la nuit lorsqu’enflent les brisants
Malgré tout il ne faut à eux trop s’agripper
De crainte que, naufragés, vous ne les entraîniez
Alors payons l’obole, pressons, ne trainons pas
Car le gouffre final tous nous emportera
Quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, on ne peut échapper
Au cours inéluctable de ces flots agités.