Hod
Assez de ces teints ternes et de ces tristes mines!
Je préfère une vie d’éclatantes couleurs
Lorsqu’apres une averse, lavé de ses humeurs,
Le monde reprend vigueur, d’un souffle s’illumine.
Pourquoi tant de fadeur et de teintes fanées?
Que jaillisse l’énergie en palettes vivantes:
L’éblouissant azur, la sublime amarante
Le bleu sombre et profond d’une mer déchaînée!
Si l’on saigne, que le sang scintille comme rubis
Si l’on brûle, que les flammes brillent en langues cuivrées
Sous l’orage, que les cieux se couvrent de noires nuées
Et que la foudre frappe, déchirant cette nuit!
Que s’effacent les navrantes, les timides pastelles!
La terre doit resplendir de ses ton brun et cendre
L’émeraude des feuillages dans l’air doit s’étendre
Et raviver le cœur d’une féerie rebelle.
Chassons les nappes grisâtres des tueuses industries!
Lavons cette planète de ce qui l’empoisonne!
Des êtres qui l’occupent, combien encore frissonnent
Alors qu’elle fait entendre quelque chant d’agonie?