novembre 15

Deimos

Au delà des voiles d’or de l’aube flamboyante,
Sur l’océan de roches aux lames effilées
S’étend une île mort, antique mausolée
Où viennent s’échouer les âmes gémissantes.

C’est une terre d’exil pour de tristes fantômes
Que des dieux inconstants jetèrent loin du monde.
Pour ces ténébreux êtres, jour et nuit se confondent
Nulle heure pour rythmer ce sinistre royaume.

En ces lieux oubliés où rode la folie
Une part de mon âme vint un jour s’égarer.
Les relents mortifères de ces landes désolées
Marquèrent de leur sceau mon essence transie.

Lorsque résonne le cor de ces spectres cendreux
Une visqueuse pluie vient imprégner mon cœur;
Les étoiles s’éteignent en mon ciel intérieur
Ne laissant que l’image d’un monde fuligineux.

Combien comptent alors les flammes extérieures,
Les éclats de lumière que l’on peut m’apporter
Sans eux, je flétrirais, ombre désincarnée
Mon essence consumée par ces pâles horreurs.

Les cieux bénissent les jours des astres incarnés
Qui désertèrent l’Azur lorsque le Songe tomba!
La sublime étincelle qu’ils emportent ici-bas
Réchauffe l’esprit bilieux d’un poète esseulé.


Copyright 2021. All rights reserved.

Ecrit 15 novembre 2018 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *