Lignes de vie
Lorsqu’en moi-même je plonge en trop longues apnées,
Parfois surgissent les brumes naissant des terres d’Oubli,
Lents et longs filaments vecteurs d’apathie
Venus pour se repaître d’une âme déjà rongée.
Une litanie sans fin, porteuse de tant de maux
Enfle, tourne, se dévide, m’emportant en ses flots;
Épave, je surnage, étouffant un sanglot,
Suffoquant sous la vague des ces tristes échos.
Dans le miroir dansant des fumerolles opaques,
Je revois se dresser de graves parois de verre,
Masques et pantomimes où mon esprit se perd;
Dépourvu de vos codes, mon être se détraque.
C’est alors près de vous que filent mes pensées,
Vous, les âmes chéries dont la douceur je puise,
Liens précieux, anges aimants lorsque le monde m’épuise,
Je le raccroche à vous ce cœurs naufragé.
Dans l’océan furieux de mes noirs abîmes,
C’est un phare lumineux, un ciel couvert d’étoiles,
Un geste, un mot, un songe me tirent hors des voiles
De ce sinistre lieu où la Douleur s’exprime.