Vesta
En cette nuit caniculaire
Où la chaleur m’écrasait
Mon esprit même se liquéfiait
Prisonnier de l’éclat solaire
Aucun souffle pour soulever
Le pesant voile de mes paupières
Des fumerolles sorties d’enfer
Dans l’air lourd venaient danser
Pourtant lors d’un battement de cils
Chassant une goutte de sueur
Je distinguais dans ma torpeur
Une silhouette fine et gracile
Une beauté aux teintes fauves
A la crinière cramoisie
Venait me tirer de mon lit
M’envoutant de ses grands yeux mauves
En un instant elle fut sur moi
Créature au toucher de braise
Sous sa main j’étais comme glaise
Modelé au gré de nos ébats
L’obscurité déjà brulante
S’enflammait sous les feux uniques
De ses étreintes volcaniques
Et de ses caresses ardentes
Par ses ardeurs embrasées
Elle fit de moi sa marionnette
Jusqu’à se voir satisfaite
Me laissant presque consumé.