septembre 13

Angoisse

En équilibre sur un balancier
Entre inconnu et monotonie
Entre nécessité et envie
Je me découvre prisonnier

L’angoisse de n’être bon à rien
D’immenses responsabilités
M’empoisonnent jusqu’à m’aliéner
Et rendent mes choix incertains

Je ne sais vers quoi me tourner
N’ayant ni dieu ni religion
Mes nuits s’emplissent d’insurrections
Menées par mes sombres pensées

Au cœur des ombres d’anciennes faiblesses
Reviennent soudain me hanter
A tant de dilemmes confronté
Mon esprit tremble de tristesse

J’ai tant de doutes, tant de questions
Mais un avenir à assumer
Moi, pantin désarticulé
Qui n’aspire qu’aux rêves et visions.

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septembre 5

Flux et reflux de la conscience

Au fait d’un monde perdu siège une antique tour
Battue par pluie et vent, perdant jour après jour
De son ancienne beauté, ses murs faits de cristal
Dont l’éclat s’est terni sous un sinistre voile

Hier tant de splendeur en elle brillait encor
Créations merveilleuses issues de tant d’efforts
Des récits fascinants dans ses ailes naissaient
Habités par des êtres que tout épanouissait

De sa plus haute fenêtre montait un escalier
Au ciel de nuages il allait la lier
Mais aujourd’hui ses marches rugueuses et fissurées
S’effritent peu à peu comme la tour abîmée

Les mils parchemins laissés sur l’écritoire
Pourrissent lentement et même les miroirs
Ouvrant sur d’autres sphères ont tous été brisés
Par un esprit furieux d’y voir sa lâcheté

Lui qui détenait tout et qui a tout gâché
Envoûtant une âme pure qu’il voulut posséder
Et par cet acte infâme, il voua au Chaos
Ses talents et son âme, créateur de mils maux

Pourtant, avec les âges, le Temps a apaisé
Ses tourments, mais la nuit, sa trahison passée
Hante toujours ce barde, ce magicien des mots
Sur la tombe d’un ami happé par le Chaos.

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août 31

Melancholia

Peu à peu les ténèbres me hantent
Pas à pas j’entame cette valse lente
Sur fond de requiem je me laisse emporter
Vers les flots infinis où le temps est figé

Inexorablement tout mon esprit s’érode
Usé par la paresse et la médiocrité
Où mon corps se complait et se laisse sombrer
Dans cette léthargie facile et si commode

Je suis un exilé, fils d’un temps disparu
Arrivé de nulle part, d’une terre inconnue
Héros, je vis sans lutte, sans grandeur à gagner
Mage, je suis sans but, sans substance à dompter

Sur moi l’existence passe, la vie n’a pas de prise
Issu d’un autre espace, d’une dimension grise
Jeté dans une prison faite de chair et d’argile
Englué dans ce corps encombrant et futile

Empli de lassitude par ce monde décadent
J’ai voulu à tout prix chercher à m’évader
Me déchirant les chairs sur la pierre scellée
D’un sinistre caveau nommé Asservissement

Ce vain combat de dupe aujourd’hui a cessé
Et face à l’immuable, je me suis résigné
Abandonnant mon être à la lente agonie
D’une vie sans panache, d’une fadeur d’ennui.

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avril 22

Il était une rose

Il était une rose au cœur d’un jardin
Qui depuis bien des ans ne se flétrissait point
Sur un tapis de ronces, elle s’était hissée
Au fil des saisons, sa tige avait grimpé

Pourtant autour d’elle ne s’élevaient que ruine
Lierres, plantes asséchées, buissons couverts d’épines
Tout n’était que chaos, noirceur, haine, souffrance
On eut dit une terre faite de malévolence

Malgré tout, pousse après pousse, elle s’était dressée
Luttant jour après jours pour ne pas s’étioler
Dans cette obscurité, ce désert d’oubli
Cette grande beauté s’était épanouie

Souvent, dans son sommeil, son âme rayonnait
La caresse du soleil, doucement, l’apaisait
Baignant dans la lumière et nimbée de rosée
Elle offrait à ce monde sa tendresse, sa gaieté

La légèreté du vent la laissait oscillante
Soufflant sur ses pétales de manière charmante
Et dans ce lieu sinistre, de tous abandonné
Elle était la lumière pour tous les condamnés.

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avril 21

Sympathie pour la destruction

Il flotte en mon crâne une sombre symphonie
Lugubre requiem gorgé d’antipathie
Nourrie de rage, de haine, de sinistres pensées
M’emplissant d’une fureur de sanguinaire guerrier

Ses accents envoûtants m’emportent et me submergent
Offrant à ma colère d’obscurs privilèges
Mon sang bout, je fulmine, je voudrais tout briser
En ces instants je rêve d’un monde annihilé

Un voile glacé me couvre mais en moi brûle un feu
Infernal, menaçant, pouvant tout embraser
Il consume mes entrailles, tout prêt à exploser
Mon esprit devient fou, ne craint ni homme ni dieu

Mon enveloppe se fissure, battue par les tisons
Prise dans les flots brûlants de la lave en fusion
Tout mon être s’enflamme, veut se battre, en découdre
L’ombre de mon regard dissimule la foudre

La violence se fait mienne, le chaos ma passion
Je ne souhaite plus qu’une chose, une totale destruction
Mais je m’astreints au calme, je ne dois pas céder
Sans cela je ne sais si je peux m’arrêter.

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avril 21

Heures de doute

Mon cœur à demi mort, toujours insatisfait
Rêve aujourd’hui encore à un monde parfait
Une vie idéale passée à tes côtés
Pas d’existence banale, une vie magnifiée

Dans ce monde étriqué, je me sens à l’étroit
Pouvoir le supporter, c’est un peu grâce à toi
J’aimerais pouvoir m’extraire, vivre loin de tout ça
Là-bas au cœur des cieux, libre, mais avec toi

Nous pourrions naviguer dans le creux des nuées
Simplement observés par le ciel étoilé
Au seul gré des courants sur l’air nous glisserions
Plus légers que des plumes, ensemble, nous danserions

Tournants et virevoltants à la faveur des vents
Puis dans un nid douillet nous nous assoupirions
Ni le temps, ni les hommes ne pourraient nous atteindre
Gardés de tous les affres, nous pourrions nous étreindre

Lorsqu’à nouveau je doute du sens de ma vie
Je puise en ton regard une parcelle d’énergie
Pour ne pas m’effondrer, privé du moindre rêve
Implorant tous les dieux que mon supplice s’achève.

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janvier 15

Perdition

Les parchemins se décomposent sur l’écritoire abandonné
Les histoires lentement s’étiolent dans ma cervelle nécrosée
Les mondes se vident et s’évaporent devant ces pages trop longtemps blanches
Le souffle des muses s’est enfui loin de cette plume qui flanche

Le manque d’écrire persistant revient toujours me hanter
Mais les symphonies se sont tues tant ce coeur ne sait plus rêver
Une vague d’encre Léthéenne a entraîné vers le néant
Le barde, son théâtre et ses scènes perdus dans de noirs épanchements

Fini le temps des frénésies, des feuilles couvertes de mots
Le Temps s’est arrêté ici, lorsque j’ai du changer de peau
Pour survivre à cette douleur, j’ai signé un pacte maudit
Abandonnant à mon Malheur la science des mots tant chérie

J’ai trop perdu dans ce marché de sentiments, d’âme, d’émotions
Mon dilemme ne m’a fait gagner qu’une vie neutre, sans frissons
Oh Imaginaire débordant, j’aimerais pouvoir te retrouver
Vivre une existence sans talent ? Faut-il vraiment s’y résigner ?

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août 6

Désenchantement

Les portes se sont fermées, les mondes dissimulés
Derrière des miroirs au teint opacifié
Tous les chants ont cessé, les paroles se sont tues
Dans un profond silence les mots se sont perdus

Le temps gomme les images, efface les souvenirs
Un violent maelstrom en qui toute âme chavire
Affectant mon esprit, ma muse inspiratrice
L’emportant dans ses flots d’une puissance destructrice

Ballottés en tout sens mes écrits s’amenuisent
Rejetés sur des plages arides, ils s’épuisent
Et moi, sur mon rocher, mon temple solitaire
Je me meurs, coquille vide, sans l’encre salutaire

Devant toutes les histoires qu’il reste à conter
Je demeure l’esprit vide, sans rien imaginer
Malgré tous les efforts, les ébauches entassées
Les pages restent blanches, la magie oubliée

Me reste-t-il encore quelques vers, une rime ?
Tout a donc sombré dans un sinistre abyme ?
Mon corps n’est-il plus qu’une momie desséchée
Privé de toute vie, mécanique grippée ?

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mars 3

Conscient

Les vieux qu’on parque, qu’on extermine
Les jeunes qu’on bride, qu’on embobine
Les politiques qui ne pensent qu’à l’argent
Les religieux qui ne pensent qu’à l’embrigadement

Les extrémistes qui réveillent la haine
Les crimes, les guerres qui nourrissent la peine
L’horreur qui règne sans pitié,
La Terre qu’on saigne sans y penser

Douleur, malheur, tant de souffrances
Et pour un rien colère, vengeance
Tout n’est que chaos, destruction
Partout le mal coule à foison

Rivières de sang, monceaux de chairs
La folie, l’envie, pauvres chimères
Rongent les cervelles, pourrissent les coeurs
Désir éphémère tue le bonheur

Certains aspirent au Paradis
Chacun espère une vie bénie
Pour échapper à tous ces cris
Oui, mais l’Enfer, il est ici!

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mars 3

Les tourments du néant

Quel est donc ce mal qui rampe, me laisse las
Me triture, m’afflige, dévore mes sentiments
Et vient ronger mon âme, érodant son pilier
Pour la pousser enfin vers un abyme obscur

C’est une sourde douleur, une blessure profonde
Qui distille en ma sève un insidieux poison
Gangrenant mon essence pour doucement me flétrir
Et me voir succomber sous ses assauts funestes

Moi l’Absolu Néant où tout être finit
Porteur de grands malheurs, d’indicibles souffrances
Mes atomes consument chaque parcelle d’existence
Mon nom est abhorré, ma substance honnie

C’est l’ironique sort de tous les corps célestes
Malicieuse infection dont je ne puis guérir
J’entends déjà mugir ses monstrueux démons
Ravivant en mon coeur bien des pensés immondes

De toute chose le temps provoque lentement l’usure
Cette mélancolie m’aura bientôt brisé
A mesure qu’il progresse, ce mal me rend dément
Certains pleurent de trop être, je pleure de n’être pas.

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