octobre 21

Vers Ythas

Lorsque de longs silences planent en mon antique tour
Que leur musique réveille les échos du passé
Il est certains chagrins qui aiment me tourmenter
Et masquer le soleil. Oh les bien tristes jours…

Quelques vieilles angoisses viennent me mordre le cœur,
Un bataillon sinistre de troubles et querelles,
Les sombres souvenirs d’un bien curieux mortel
Trop longtemps rejetés se révèlent tumeurs.

D’épaisses, huileuses larmes obscurcissent ma vision,
Les astres disparaissent derrière ce hideux voile.
Toute beauté se fane et tombent les étoiles;
Le chœur des anges se mue en noires imprécations.

En ces instants funestes où grattent les ténèbres
Aux portes de mon âme, par la douleur transie
Dieux, qu’il me manque alors une présence amie;
De la chaleur humaine contre une marche funèbre!

Certes, Amour est partout, il gouverne mon être,
Il sème sans rien attendre, douceur, sourire, bonté.
Mais lorsque vient la nuit dans ces vastes contrés
La pâle mélancolie est si prompte à renaître.

Une rose couleur saphir, de lancinants accords,
Un parfum d’aubépine et de cannelle mêlés,
La caresse fantôme de mon nom murmuré
Par le spectre éternel d’une amante aux yeux morts.

Hévée était son nom, malheureux son destin,
Si pleine de tendresse pour un piteux aède
Qui lui pris son honneur, la payant de son aide
Fuyant hors de sa couche aux brumes du matin.

Oh, cieux, muets témoins de mes égarements,
Retrouverais-je un jour la confiance volée?
Dormirais-je à nouveau entre les bras légers
D’une âme en harmonie, d’un songe si charmant?


Copyright © 2014. All rights reserved.

Ecrit 21 octobre 2018 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

Laisser un commentaire