juin 19

La funambule

Par un jour brumeux en des terres éloignées,
Sur mes chemins d’errance quelques pas m’ont conduit
Près d’un étrange cercle tout de sable blanchi
Qu’une foule observait d’un air fasciné.

Au centre se tenait une fine demoiselle,
Son corps longiligne tel un arc bandé.
Sa chevelure d’automne par l’onde ébouriffée
Dansait comme une flamme au bout de sa chandelle.

Souple comme un roseau et vive comme un félin
La belle s’élança, se cabrant, bondissant.
Porté par la lumière, son regard océan
Vint se ficher en moi, harpon céruléen.

Elle tournait sur elle-même, parcourant cet anneau
Tantôt d’un pas tranquille, tantôt d’un saut cambré
Tout son être vibrait d’une souple agilité
A mesure que son corps tissait un écheveau.

Ébloui par sa grâce, son ardeur virevoltante
Je demeurai saisi par son divin ballet.
Toute entière à sa tâche, son jeu m’hypnotisait;
Mon cœur s’attachant à cette comète filante.

Mais parmi ces visages, ces faces ébahies
La belle remarqua-t-elle l’automate fatigué
Aux rouages grinçants, au mécanisme usé
Tellement émerveillé par sa jeune énergie ?


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Ecrit 19 juin 2019 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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