novembre 16

Möbius

Comme un grand fauve un cage, girouette incessante
Devant mille chemins, mon esprit tourne et vire.
A contre-temps, mon cœur se balance et chavire,
Pressé par ses fantômes, ombres évanescentes.

Le territoire des brumes s’est fait place en mon âme,
Occultant mes visions, muselant mon Oracle.
Je ne distingue plus l’Illusion des Miracles;
Aveuglée par mille phares ma psyché croule, se pâme.

L’immense cacophonie des sociétés humaines
Ou le pesant silence de mon isolement
Me rendent sourd, effacent avec acharnement
La subtile mélodie qui me guide et m’entraîne.

Oh, âmes vagabondes! Chères amies, chères sœurs,
Vous dont les voix sublimes enveloppaient mes pas;
Daignez, je vous supplie, porter regard vers moi,
M’apporter à nouveau vos murmures charmeurs!

Ma boussole ne sait plus quelle route tracer
Et comme le rongeur au cœur du labyrinthe
Je rumine en silence tant d’idées, tant de craintes,
Tournant, me retournant, sans jamais avancer.

Tout se brouille en mon être, comme l’encre sous l’averse,
Tout s’écoule, se mélange, paysage détrempé.
Vie et songes se confondent, épuisent ma pensée
La confusion s’étend, mes espoirs s’inversent.

De Charybde en Scylla, de Morgane à Circé,
Sous des souffles contraires, je roule, pâle fétu
Peu à peu, je m’abîme, j’erre, l’esprit perdu
Sans plus trouver un astre qui vienne m’éclairer.


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Ecrit 16 novembre 2019 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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