janvier 21

Fleur de Melancol

Dans un ancien manoir au charme suranné
Vivait une maîtresse femme, telle une princesse antique
Le cœur et l’âme baignés de sagesse mystique:
Fleur de Melancol, dame de belle renommée.

A l’écart du monde, en son vaste domaine,
Elle étudiait, dit-on, des vestiges oubliés
Pour apporter aux Hommes la connaissance passée
Apaiser les souffrances et alléger les peines.

Sur ses terres, nulle chasse aux êtres vagabonds.
Elle accueillait chacun, soulageait les fardeaux
Faisait soigner les plaies et circonscrire les maux
Usant de son savoir de la médication.

Pourtant nul ne savait pénétrer ses pensés.
La belle parcourait seule ses grands laboratoires.
N’accordant à personne les clefs de son boudoir,
Elle tenait farouchement à on intimité.

Un matin où les cieux avaient porté tempête
Dans ses jardins gisait une pâle créature.
Une silhouette humaine dont l’étrange ossature
Semblait toute poudrée de poussière de comète.

Fleur de Melancol la fit mener céans
A l’abri du manoir, dans une chambre orpheline.
Elle réchauffa les chaires toutes teintes d’opaline
Alors la vie revint à cet agonisant.

Consacrant chaque jour à sa convalescence,
La dame se négligea, assistant sans répits
L’être venu d’ailleurs, brûlant son énergie
Jusqu’à y consumer les feux de son essence.

Le mystérieux malade, peu à peu, s’éprit d’elle
Mais alors qu’il allait lui dire toute sa pensée
La belle s’effondra, par le mal terrassée
Consciente que le Sort jouait un tour cruel.

Les yeux emplis de larmes dans la douce lumière,
Un sourire éclairant son visage angélique,
La dame baptisa son amant féerique
Rendant son dernier souffle sans une parole amère.

Longtemps encor vécu l’étrange voyageur,
On peut l’apercevoir le soir au clair de lune.
Il chante vers les astres de la belle l’infortune;
Jamais il n’oublia celle qui sauva son cœur.


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Ecrit 21 janvier 2019 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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