mai 18

Aes sidhe

Dans le triste chaos d’une grise cité
Aux murs lézardés par le temps et l’usure
J’erre, pantin mutique, dans la fange et l’ordure
Courant après un spectre, mirage d’un être aimé.

D’une illusion à l’autre, je titube, sans repos
Bercé par un espoir, délirant, hypnotique:
Celui de la revoir, ma chimère, mon unique
Et de trouver enfin ce qui me fait défaut.

Dans cette ville éteinte, la vie se fait absence;
L’écho seul de mes pas résonne à mon oreille.
Pourtant je suis un son d’un éclat sans pareil,
La cascade musicale d’un rire dans ce silence.

« Tu l’as laissée partir! » crie mon cœur blessé;
« Alors que tu sentais émerger l’émotion! »
Ce creuset passionné me traite de bouffon
Alors même que je cherche l’issue pour m’amender.

Sous le ciel inclément versant une pluie saumâtre
Je poursuis cette quête, refusant de plier.
Je m’échine, m’entête à chaque difficulté
Méprisant les obstacle, persistant à me battre.

Si je demeure ainsi dans mon obstination,
C’est parce que je ne puis un instant oublier
Le baume qu’à offert à mon essence brisée
Cette discrète sidhe au regard profond.


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Ecrit 18 mai 2019 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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