septembre 1

Fata

Dans les brumes d’Outresonge l’ange aux ailes grises chante.
Il murmure en lui-même une antique mélodie,
Évoque un rêve d’amour condamné à l’oubli,
Se livrant aux étoiles, ses éternelles amantes.

En son cœur, il invoque les oiseaux de soleil,
Volatiles merveilleux au plumage irisé,
Confiant à leurs bons soins ses plus intimes pensés,
Envoi ces messagers vers l’aube qui s’éveille.

Telles de comètes, ils filent, illuminant les cieux,
Vers les êtres à qui songe le céleste exilé.
Ils portent en eux l’espoir, graine prête à germer
Pour adoucir le sort des esprits malheureux.

Sur la branche d’un vieux chêne, l’un d’eux s’est reposé,
Attiré par la voix d’une belle à l’âme meurtrie.
Une plainte silencieuse, une sourde mélancolie
Mêlée aux lourds sanglots d’une fée aux ailes brisées.

Son timbre déchirant, sa profonde douleur
Émeuvent le volatile à l’en faire chavirer.
En un froissement de plumes, ne pouvant résister
Il vient enlacer l’elfe pour apaiser ses pleurs.

Mais l’oiseau n’est qu’un songe, hors d’atteinte du monde;
La triste créature ne peut l’apercevoir.
Les yeux baignés de larmes,toute à son désespoir
C’est à peine si elle sent une brise vagabonde.

Pourtant l’oiseau demeure, veillant la demoiselle
Insufflant son essence pour guérir les maux.
Il a choisi la belle, allégeant son fardeau;
Pour l’aider à renaître il se fera réel.


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Ecrit 1 septembre 2020 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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