septembre 30

Continent céleste

Par delà les sommets les plus hauts de ce monde,
A tant de milles des rives de l’océan céleste,
Flottent presqu’hors d’atteinte de tout désir funeste
Quelques îlots épars, étoiles vagabondes.

En un Age que le Temps a lui-même oublié
Demeuraient sur ces terres des êtres fabuleux.
Mais l’envie et l’orgueil d’avides présomptueux
Précipita la ruine de leurs grandes cités.

De leur magnificence ne restent que poussière,
Contours vagues de murs sous le lierre écrasés,
Parfois le scintillement d’une gemme passée
Que viennent caresser quelques rais de lumière.

La Nature s’est fait de ces îles conquérante
Enveloppant de ses bras les lieux abandonnés.
Entre lianes et feuilles, sous sa haute canopée
Viennent parfois danser des ombres opalescentes.

Ces vibrants souvenirs chantent un hymne à la Lune,
Volent dans les courant d’un zéphyr passager;
Leurs aériennes passes au charme suranné
Voient renaître la flamme d’une gloire posthume.

En quelques occasions, le Pauvre Baladin
Vois s’ouvrir devant lui la trame versatile
Masquant aux yeux communs et aux esprits dociles
Cet espace perdu à l’écart des chemins.

Dès lors son cœur étrange en devient possédé;
En lui résonne l’écho de songes merveilleux
Ce domaine fut le sien, sous le regard des cieux;
Toutes ses rêveries le voulaient ramener.

Catégorie : Eclats d'âme | Commenter
septembre 5

Mon éternelle

Majestueuse, pur cœur d’étoile,
Danses-tu encore parmi les cieux ?
Tant d’astres passés, tant de lieux;
Ton souvenir parfois se voile…

La voûte sombre et piquetée
Où brûle le Fanal d’Argent
Éveille en moi un sentiment:
L’écho d’un songe annihilé.

Nos errances et leurs vents contraires
Cesseront-elles de nous jouer ?
Te reverrai-je un jour voguer
Depuis les brumes vers cette terre?

Les diamants de ce dais nocturne
Sont pâles reflets de ta lumière.
Mon âme tisse tant de chimères,
Tantôt languide puis taciturne.

Qu’il serait doux d’unir nos êtres:
Un même esprit, une même voix.
Reviendra-tu entre mes bras
Comme nos vœux nous firent promettre ?

« Le Temps; disions-nous; n’est rien.
A peine l’esquisse d’un instant. »
Combien file-t-il lentement
Depuis que je suis ce chemin!

Ombre divine, Fleur Céleste,
Que ne donnerais-je pour ton retour!
Exister n’est rien sans Amour,
Vivre devient une triste peste.

Catégorie : Eclats d'âme | Commenter