novembre 21

Le pays bleu

Il est un pays bleu dont on voit les rivages
Chaque jour un peu plus nous poussant au voyage
Ses plages sont d’argent, ses coquillages d’écume
Et la mer les baignant les décore de brume

Puis viennent ses prairies de joncs et de lavande
Qui font de ce pays une terre d’offrande
Un havre de beauté sous ses arbres dorés
Qui diffusent doucement une lumière ambrée

Puis viennent les collines parsemées d’églantines
Diffusant leurs parfums, les fleurs d’aubépines
Ici et là un lac fleuri de nénuphars
Qui reflète le ciel, lui servant de miroir

Viennent les hautes montagnes baignées d’air bienfaiteur
Qui pénètre votre âme, vous plonge dans la douceur
Ce pays vous enveloppe, vous enivre, vous charme
De tout guerrier brutal il érode les armes

C’est en ce pays là que je veux demeurer
Bien à l’abri des ombres, je le sens rayonner
Et aujourd’hui enfin je sais où sont ces lieux
Car je le vois maintenant s’épanouir dans tes yeux…

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novembre 21

Aux étoiles!

Aux étoiles ! Aux étoiles ! Filons vers les étoiles
Quittons ces terres froides, hissons les voiles
Déployons nos ailes d’un souffle et montons vers les cieux
Pour contempler de plus près ces joyaux aux mils feux

Ici nous sommes lestés, écrasés, avachis
Nous portons avec nous tout le poids de l’ennui
Brisons donc nos chaînes et partons pour ailleurs
Sortons vite de cette cage, allons nous en, rêveurs

Il est bien plus que temps de nous extraire d’ici
Avant qu’au plus profond soyons ensevelis
Quittons ces lieux affreux, vides et consumés
Evitons de nous perdre et d’être assimilés

L’asservissement nous ruine, nous rend faibles et dociles
C’est un avertissement, laissons ces terres futiles
Mettons toutes voiles dehors, voguons droit vers l’azur
Rejoignons les oiseaux, les autres créatures

Quittons notre prison, cap vers la liberté
Là où s’épanouissent nos rêves éthérés
Poussons plus loin nos songes, vers les splendeurs astrales
Qui brillent au cœur de l’ombre, d’une clarté vespérale

Moi, mon bagage est prêt, mais je ne pars pas seul
M’accompagnerez-vous, laissant votre linceul ?
Ou bien resterez-vous, attachée mais contrainte
Partirais-je sans vous, ni sans aucune plainte….

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novembre 14

Complainte pour une sirène

La triste Lorelei aujourd’hui se lamente
Car son tragique sort la trouble et la tourmente
Elle qu’on croit habitée par l’âme de la vengeance
N’arrive plus à masquer les marques de ses souffrances

Elle ne sait plus aimer, amère, abandonnée
Sa grande solitude ne cesse de la ronger
Le naufrage des marins qui la fit rire un temps
L’accable de douleurs. Elle verse des larmes de sang

Son chant puissant et beau, piégeur et envoûtant
Résonne sur les flots depuis bien trop longtemps
Si acre est le goût du sang de la vengeance
Elle l’a trop goûté, désire sa délivrance

Sur son haut promontoire, la pauvrette se meurt
Au creux des temps passés elle cherche la douceur
Elle supplie, elle sanglote, criant ses plaintes aux vents
Qui emportent avec eux ses désirs d’apaisement

Patience, belle Lorelei, reine des profondeurs
Le jour viendra bientôt où cesseront tes malheurs
Un jeune et beau marin plus agile et léger
Les flots t’apporteront pour te voir libérée.

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novembre 14

Archange, réveille-toi

Archange solitaire, oiseau aux ailes froissées
Du peuple des chimères tu aimes la beauté
Et tu essai en vain de l’amener en ce monde
Faire vivre sous forme humaine les êtres issus de l’onde

Toi aux ailes illusoires venu du monde des rêves
Tu erres au hasard, ta solitude sans trêve
Tu la portes en ton cœur, en ton corps sans vie
Les bonheurs illusoires te triturant l’esprit

Ton fardeau nulle part tu ne dois déposer
Aucune âme de ta voix tu ne dois accabler
Ton rôle est de servir, protéger, assister
Les êtres que tu chéris, seul pour l’éternité

Ton cœur n’est pas humain, ton esprit est tout autre
Apaise ton chagrin, fait toi du bien l’apôtre
Couvre de tes plumes sombres ceux que tu dis aimer
Protège les des ombres, aide les à s’apaiser

Chasse de ton esprit les valeurs trop humaines
Qui te brident, te conduisent à une folie certaine
Redevient ailes d’argent, apporte le bonheur
A toutes celles et ceux qui t’aiment comme l’un des leurs.

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novembre 11

Les Quatre

Le premier porte les douleurs, la peste noire et légendaire
Il ronge et fait souffrir le corps, sème la maladie des Enfers
Plaies purulentes, teint vert, yeux jaunes, corps affaibli, pâle et usé
Il se répand de par le monde, c’est Maladie, cet insensé

Le second enflamme le cœur, colère brûlante, haine dévorante
Il chauffe la bile, attise rancoeurs, rend les lames et les mains sanglantes
Il souffle son haleine embrasée sur tous les peuples, crée le chaos
Et de la lame de son épée, Guerre le maudit dispense ses maux

Le troisième rend le corps fragile, dégrade muscles et tissus graisseux
Il creuse le ventre, affaiblissant, torture l’esprit, le rend nerveux
Il épuise l’être, le pousse à bouts, tenaille ses viscères et l’affame
Détruit les récoltes du regard, voici venir Famine l’infâme

Le dernier entre alors en scène, meurtrit par son aura gelée
De sa main sombre il s’empare des énergies, sans sourciller
Il éteint par sa seule présence la vie, l’avenir des créatures
S’avançant pour saisir les âmes, la Mort, maître des sépultures

Ainsi les Quatre se succèdent, annonçant de ce monde la fin
Comme toujours ils procèdent à accomplir un grand dessein
Maladie, Guerre, Famine et Mort, quatre fléaux s’abattent sur l’homme
Quatre guerriers, quatre chimères, quatre facettes du monde en somme.

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novembre 10

Honnête

Je suis l’archange errant, le divin protecteur
Celui qui discrètement vient apaiser vos coeurs
Le ciel m’a rejeté, me trouvant trop humain
Aussi ne puis-je aimer, mon cœur est incertain

Je suis l’ange très obscur, l’ombre qui se fait espoir
Les ténèbres au cœur pur, élu jailli du noir
Le chant de destruction qui résonnait en moi
Va se taire maintenant, la mort n’est plus mon choix

Je mets l’énergie sombre au service de l’amour
Qu’en chaque être que j’aime renaisse un nouveau jour
L’obscurité morbide, les ténèbres hurlantes
Vont s’effacer, livides, se résorber, dormantes

Je suis une aube grise, une lumière argentée
Au contraire du soleil, je ne viens rien brûler
Je suis être fait obscur portant en lui une flamme
Plus douce mais plus pure que le feu de vos âmes

Ma lumière brille pour vous, compagnes de mes tourments
Je vous l’offre, vous la cède et mils remerciements
Grâce à vous l’énergie renaît, belle et puissante
Acceptez que je veille sur vos âmes souffrantes

Je suis l’oiseau de paix à qui vous donnez vie
Mon être vous est acquis, ma vie, mon énergie.

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novembre 5

Confession

Entendez la complainte de l’être né sans nom
Dans les brumes du malheur, au loin, il se morfond
Il se lamente sans cesse, pleure ses ailes brisées
Perdu de part ce monde qu’il trouve dénaturé

Il gît dans son silence, muré dans son esprit
Ressassant sa souffrance, le cœur lourd et meurtri
Provoquant ses démons, il s’effondre sous leurs coups
Laissant l’inspiration le fuir, à demi fou

Il couche sur le papier des vers presque morts
Prétendant par cela s’éviter les remords
Il s’imagine poète, mais n’est que rimailleur
Et tout ceux qui le lisent considèrent qu’il se meurt

Mais sa plume qui s’assèche et son mal illusoire
Pourraient le rendre amer, ce rimeur dérisoire
Certaines veulent le sauver. Mérite-t-il de l’être ?
Lui dont l’esprit usé ne fait plus que paraître

Ses rêves l’ont envahi, ont achevé son âme
Il demeure prisonnier des chimères, c’est son drame
Il a fuit le réel depuis longtemps déjà
Errant à la recherche de ce qu’il n’aura pas.

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novembre 4

Noires et obscures pensées

La nuit, lorsque les rêves deviennent plaies purulentes
Que les cauchemars sourdent de ténèbres et d’horreurs
Les blessures de mon cœur deviennent par trop brûlantes
Chaque seconde qui passe réveille de vieilles douleurs

Je vois avec effroi toute ma vie se flétrir
Avalée par les ombres, enfermée, oppressée
Je renie tout espoir, je maudis l’avenir
J’en appelle à la mort, à son étreinte glacée

La ténébreuse amante, la mère des douleurs
Toujours mes refuse. Elle semble m’ignorer
Que j’implore à genoux ou menace en fureur
Elle reste imperturbable, me laisse suffoquer

Je ne puis rien faire d’autre que supporter mes maux
Vivre et revivre sans fin dans un flot de souffrances
Chaque instant un peu plus faible sous mon fardeau
L’âme et le cœur en miettes, envahi par l’absence

Ces heures me laissent vide, pâle et sans sommeil
Et sur ma peau livide je grave mon désespoir
Je ne crie plus, je meurs, fuyant loin du soleil
Je cède à tout jamais mon corps aux pensées noires

Je m’effondre, j’agonise, me jette aux noirs abîmes
Laissant toutes les souffrances rejaillir, m’accabler
Je laisse s’éloigner les rayons si infimes
D’une lumière nouvelle qu’on voudrait me donner.

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octobre 28

Réflexion

Je ne puis porter le poids du monde
Je suis bien trop faible pour cela
Chaque jour des blessures profondes
Guérissent, au comble de la joie

J’œuvre chaque jour pour soutenir
Des êtres blessés, brutalisés
Pour un peu plus les voir sourire
Et oublier leurs tristes passés

Je me fais ange si je le puis
Usant de douceur pour calmer
Les sanglots, les pleurs et les cris
Qui secouent les êtres brisés

Je puis porter le mal des autres
Sans sourciller, calme, impassible
Et leur décrire l’avenir tout autre
Que celui qu’ils craignent voir périr

Pourtant je ne suis surhumain
Je suis un être presque identique
Qui porte en lui trop de chagrin
Mais prétend parfois être unique

Mon cœur aussi se fait bien lourd
Il pleure, il cri, cet esseulé
Mais il espère quand pourtant qu’un jour
On le guérira pour l’aimer.

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octobre 27

L’âme du baladin

Mon âme est pareille à une rose blanche
Se teintant de sang, de ténèbres ou de lumière
Changeante mais immuable, au rythme des chimères
Que mon cœur génère lorsqu’à ses heures il flanche

Cette rose au teint pâle se nourrit d’émotions
Exacerbe mes maux, enflamme mes sentiments
En plongeant ses racines dans mon cœur dément
Elle y puise sa douleur, ses humeurs à foison

Sa tige et ses épines sont faites d’acier dur
Qui autour de mon cœur créent une cage glacée
La griffant, l’encerclant dans une spire acérée
Où parfois la lumière plonge son reflet pur

Cette rose inconstante, étrange et magnifique
S’épanouit ou meurt, sans cycle, imprévisible
Son armure d’acier la rend imputrescible
Esclave de ses rêves, d’une tristesse empirique.

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