mai 28

Minéral

La société humaine m’ayant par trop blessé
Lorsqu’en mon plus jeune âge, naïf et insouciant,
Je confiai mes songes à quelque autre vivant
Qui, raillant ou jaloux, s’en vint le piétiner.

Je fuis donc dans les rêves, cherchant en féerie
Un monde plus paisible, loin de ces sombres terres.
Je devins silencieux, distant de caractère,
Masquant mon cœur sensible et ma mélancolie.

Un derme minéral, armure froide, rigide
Où placer mon esprit hors de toute atteinte
Vint habiller mon corps, refusant toute étreinte,
M’isolant, solitaire, dans une coque livide.

Le temps faisant son œuvre, bien des années ont fui;
En l’absence de vie, mon âme s’est atrophiée.
Ma lourde carapace, prison s’est révélée
Laissant la solitude consumer mon esprit.

Un matin de printemps, dans ce vide intérieur
Quelques notes subtiles soudain se sont glissées.
Un chant étrange et doux est venu réveiller
Cette triste carcasse avant qu’elle ne se meurt.

Le roc s’est fissuré, suivant la mélodie
Et mes mille tourments se sont évaporés;
Depuis, j’erre ici-bas pour la retrouver
Cette voix mélodieuse qui m’a rendu la vie.


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Ecrit 28 mai 2022 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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