juin 17

Ise Calypso

Lorsque la mélodie s’enroule sur l’écume
Reviennent à mon esprit quelques songes passés:
Quand au-delà des mondes, sur les vagues irisées
Flottait d’étranges nefs vers le pays des brumes.

Près d’une île échouée dans cette mer de nuages
Je voguais, silencieux, le cœur et l’âme sombre;
Mon esprit alourdi par de sinistres ombres
J’errais, loin de mes chaînes, vers de nouveaux rivages.

Une note, un appel, soudain, emplit les cieux,
Bondissant, cascadant, ravivant les étoiles,
Chassant mes noires pensées comme on repousse un voile;
Attiré par le son, alors, j’ouvris les yeux.

Au creux des nébuleuses drapant l’îlot perdu,
Dans le cocon émeraude d’une jungle isolée
Dansait une frêle nymphe, toute d’ambre parée,
Confiant aux ailes du vent un chant libre, ingénu.

D’un bond, je fus près d’elle, mon navire touchant terre
Tout mon être en fête, par sa voix attiré.
Alors posant sur moi son regard azuré
Cœur du vaste Océan, elle m’en fit tributaire.

Sublime et envoûtante, son aura mystérieuse
Vint à elle me lié d’un battement de cil;
D’épaisse nappes brumeuses habillèrent notre idylle
Avant qu’elle ne s’efface, destinée facétieuse.

Bercée par ses devoirs devant l’Éternité,
Incarnation divine, elle dû m’oublier,
Mais en mon cœur languide, sa marque elle a laissé
Me faisant arpenteur de son Infinité.


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Ecrit 17 juin 2022 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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