août 18

Antiquaille

Je suis une mécanique ancienne, aux roues grippées,
Une enveloppe alourdie par ma longue négligence.
Mon esprit millénaire, chargé d’heures et d’absences
S’embarrasse de ce corps qu’il a longtemps nié.

Une âme courant d’air prise dans une gangue rigide,
N’ayant pas fais l’effort de bien l’apprivoiser,
Qui voudrait maintenant l’assouplir, le plier
Comme un simple roseau, une pelote qu’elle dévide.

Mais les affres du temps ont bien fait leur office;
Raideurs, maladresse, pliures douloureuses
Viennent miner l’envie, l’idée aventureuse,
Et révéler les failles de l’instable édifice.

Le cuir est trop épais, les chairs faibles et flasques,
L’armature n’a jamais vraiment été robuste.
Vouloir rendre ce roc souple comme l’arbuste
Est sinon fastidieux, hasardeux et fantasque.

Au cœur, horloge précieuse qui contrôle l’émoi,
Une serrure greffée pour le bien remonter.
Mais qui donc en ce monde possède la bonne clé?
Ses rouages déréglés le font si triste et froid…


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Ecrit 18 août 2022 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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