mars 8

Bris

Sur ce pâle ruban où défilent mes jours
Je chemine lentement, silencieux, atonique,
L’esprit, le cœur pesants, alourdis, léthargiques,
Le corps vieillissant, l’âme vidée d’amour.

Je n’ai plus l’étincelle, la sublime énergie
Qui nourrissait mes rêves, éveillait mes espoirs;
J’avance par habitude, dans un demi cauchemars,
Croisant des spectres blêmes, entre effroi et ennui.

Les yeux trop grand ouverts sur mes propres fêlures,
Mystérieux et fuyant, je masque mes émois.
Ennemi du miroir pour ce qu’il me renvoi
Je m’oublie loin du monde, de ses lentes tortures.

Je suis inadapté, ambivalent, unique,
Cherchant ma propre voie dans cette mascarade,
N’ayant pas les bons mots, les codes, la bonne façade
Tant mon être est zébré de déchirures iniques.

A vous, les milles âmes que mon cœur embrasa,
J’aurais aimé vous dire les flots de sentiments
Qui agitaient sans cesse ce djinn impénitent
Si j’avais su comment dominer l’embarras.

Le fat a fait long feu; depuis il est atone;
Quelques larmes ont coulées pour tout ce que j’ai tu
Mais à la solitude, à force, on s’habitue
Et dans les brumes du Temps la mémoire se cantonne.


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Ecrit 8 mars 2023 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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