Pulsar
Sur les chemins de brume et d’ombre,
Depuis des temps immémoriaux,
Je traîne pesamment mes vieux os,
Toujours livide et l’âme sombre.
Chassant d’impalpables lueurs
Pour échapper à mes ténèbres,
Je fuis l’antre aux songes funèbres
Qui se meut parfois en mon cœur.
J’ai croisé mille et mille lumières,
La flamboyante à l’iris fauve,
La belle espiègle à l’œil mauve,
La flamme d’or aux yeux si clairs,
La brune madone en eaux d’azur,
Toute m’ont envoûté, fasciné.
Pourtant, jamais, je n’ai risqué
D’approcher ces merveilles si pures.
La longue solitude m’a rongé,
Dévoré l’esprit et le corps;
J’ai trop erré parmi les morts,
Leur nuit éternelle m’a marqué.
Pourtant, sans cause ni raison,
Au fond de moi gît un espoir,
Pâle étincelle sur toile noire
Maintenant sans fin son illusion.