Le fil
Jour après jour j’avance sur cette longue allée
Sur cette étrange route qu’arpente tout un chacun
J’erre entre les ornières, les trous inopportuns
Scrutant vers le couchant sans savoir où aller
Malgré le temps qui passe je ne sais toujours pas
Quelle est l’issue finale, quel est le but caché
De ce si long chemin que je dois emprunter
Je ne distingue pas où cette voie me mènera
Je ne fais que la suivre sans jamais la quitter
Sans regard en arrière, par peur du résultat
Par peur de ne plus voir l’empreinte de mes pas
Mais seulement le vide et les erreurs passées
Je traine mon fardeau plus pesant chaque jour
Le poids de mes échecs, des douleurs inconnues
De ces chemins fermés à peine apparus
Et à chaque enjambée mon cœur se fait plus lourd
Derrière moi les fantômes des jours de bonheur
Agitent leurs linceuls, me couvrent de hurlements
Me vouent au Gémonies, crient leur ressentiment
M’enveloppent de leur ombre pour faire mon malheur
Devant moi l’inconnu et son profond mystère
Où tout peut arriver, où tout peut me briser
A la faveur d’un souffle l’esprit peut s’effondrer
Et se perdre à jamais au milieu des chimères
Dans mon crâne flottent les doutes, les innombrables « Et si ? »
Des milliers de possibles s’entrechoquent et se mêlent
Dans un imbroglio où mon cerveau s’emmêle
Jusqu’au renoncement, l’inévitable « Tant pis. »