Glas
Il advient certains soirs lorsque l’ombre s’étend
Que d’avides ténèbres enserrent mon triste cœur…
Perdu entre deux mondes, entre ici et ailleurs,
Las de ma longue errance, je m’abîme lentement.
Viennent à moi sombres songes, teintés d’isolement,
De blême solitude et d’esprit amoindri.
Macabre sarabande où se mêle l’oubli,
Infâme décrépitude, longs sanglots, hurlements.
Vagues à vagues, lames à lames, mon être se fissure,
Pris dans une visqueuse toile, un brouillard insidieux.
Rongée par son acide, la flamme du merveilleux
S’étiole douloureusement en suintantes blessures.
Au bord de s’effondrer, alors mon âme pleure,
Implore encore une fois les entités célestes;
Elle voudrait s’envoler loin des brumes funestes
Qui corrompent son essence en d’infinies douleurs.
Sous l’épais voile noir parait une lueur,
Infime, lointain éclat faisant renaître espoir.
« Est-ce toi, mon éternelle, vivante, hors du cauchemars? »
« Viens-tu enfin à moi pour apaiser mes peurs? »
« Où n’est-ce que la Lune perçant l’obscurité? »
« Je t’en prie, révèle-toi! L’absence a trop duré! »
« Eveille-toi, libère-moi, toi, celle que j’attends! »
« Je ne puis, sans aimer, demeurer plus longtemps… »